itisphere lu par… Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons Indépendants de France (depuis 2019). A l’occasion des 25 ans de Vitisphere, le vigneron de Fitou (Aude) retient des articles dénotant dans la sinistrose viticole ambiante : "Le vin redevient la boisson alcoolisée préférée des français"du 26 mars 2024, "Arracher des vignes n’est toujours pas LA solution à la crise pour cet économiste et ce consultant" du 10 août 2024, ou "La vente de vin en salon pour casser la morosité commerciale" du 21 novembre 2024…
Car dans la filière vin, « il y deux manières d’appréhender toutes les difficultés qui nous frappent depuis 6 ans (taxes Trump, crise covid, aléas climatiques, guerre en Ukraine, inflation, déconsommation…) » brosse Jean-Marie Fabre, pour qui « soit on s’arrête au constat basique et factuel d’une vision tronquée des marchés et non du marché, et c’est la résignation par un fatalisme qui considère que c’est inéluctable. Soit on peut lever la tête, tout en ayant conscience des difficultés, mais on peut tracer une voie de performance et de croissance future en relevant les signaux très faibles de l’économie mondiale et de l’innovation. "Mieux vaut allumer une bougie que maudire l’obscurité" disait Lao-Tseu. Il y a des ondes positives, qui ne balaient pas les difficultés, qui peuvent sembler déconnectées dans une période où tout le monde est en désespérance, mais qui peuvent être des points d’ancrage. »


L’étude de Sowine sur la boisson alcoolisée préférée des Français permet ainsi de voir le verre encore à moitié plein : « on ne peut pas se dire que c’est fini pour le vin, que la bière a gagné » pour Jean-Marie Fabre. Les positions de l’économiste Jean-Marie Cardebat et du consultant Fabrice Chaudier « analysent sans affect les causes de la crise et les évolutions positives que l’on peut prévoir. Ce n’est pas de la méthode Coué, tout cela alimente l’analyse » poursuit le président des Vignerons Indépendants. Quant au succès des salons de vente et de dégustation de vin pour le grand public, « les jeunes qui fréquentent les salons et achètent de manière croissante ne vont pas gommer à eux seuls les signaux négatifs, mais ils annoncent un avenir qui encouragent à rester connectés à la réalité des consommateurs » pointe le vigneron languedocien.
« Dans un moment compliqué [pour la filière], donner la parole à des gens qui peuvent paraître à contre-courant peut donner une lueur d’espoir. C’est peut-être cette force là que je retiens des éléments marquants » de Vitisphere pour son anniversaire ajoute Jean-Marie Fabre, saluant logiquement l’indépendance de la ligne éditoriale : « sur un large éventail de sujets urticants ou plus consensuels, le ton décongestionne sans se laisser enfermer dans le politiquement correct ou incorrect. »