19 % des français ont déjà participé au Dry January, et 12 % supplémentaires envisagent d’y participer pour la première fois en 2025, c’est donc un potentiel de 17 millions de personnes, équivalent à la population des Pays-Bas, qui est concernée pour le prochain mois de janvier en France ! ». Mathilde Boulachin, la dirigeante de la maison de négoce languedocienne Chavin, spécialisée dans les vins sans alcool, se réjouit des résultats de l’enquête qu’elle a commandée auprès de CSA, et réalisée en octobre 2024 sur un échantillon représentatif de consommateurs questionnés en ligne (1008 français répondants âgés de plus de 18 ans, selon la méthode des quotas. Mise en place d’un sur-échantillon de consommateurs de vin sans alcool).
Générant un chiffre d’affaires de 15 millions € presque entièrement réalisé à l’export (93 %) avec sa maison Chavin, Mathilde Boulachin, la dirigeante, est résolument tournée vers le segment des vins sans alcool, « qui représentent aujourd’hui la plus grande part de notre chiffre d’affaires », situe-t-elle. A l’approche d’une nouvelle édition d’un mois de janvier sans alcool plus connu sous le nom de Dry January, elle apprécie de pouvoir « enfin disposer de chiffres d’enquête sérieux pour évaluer le suivi de la tendance du Dry January et la consommation de vins sans alcool au sein de la société française », appuie-t-elle.


Alors que Chavin ne s’est pas encore beaucoup développé sur le marché français, les chiffres de cette enquête laissent augurer à l’entrepreneuse basée à Béziers des perspectives alléchantes pour le vin sans alcool en France. Au-delà du fort potentiel de consommateurs, cette enquête révèle également une sociologie de ces consommateurs, « au-delà de la femme enceinte ou de contraintes de santé », appuie Mathilde Boulachin.
« Les participants au Dry January sont plus jeunes que la moyenne de la population : 41 % ont moins de 35 ans. Le genre n’est pas un critère mais le niveau social oui avec une surreprésentation des CSP+ », déroule ainsi Claudine Brulé, directrice du pôle consumer à l’institut CSA. Pour la sondeuse, ces consommateurs se démarquent en outre « par un mode de vie plus dynamique et une surconsommation de boissons aussi bien alcoolisées que désalcoolisées ou non alcoolisées ». Car c’est bien là un des enseignements clés de cette enquête : « les consommateurs de vins sans alcool sont déjà consommateurs de vins, il n’y a pas de dualité, mais en revanche une réflexion sur une consommation différente avec moins d’alcool », tranche Mathilde Boulachin.
La dirigeante de la maison Chavin insiste en effet sur la complémentarité entre vin classique et sans alcool, d’autant que son activité est ventilée entre ces deux catégories. « Cette enquête révèle un phénomène de flexdrinking, ou flexibuveurs, où le consommateur va tantôt se tourner vers de l’alcool, tantôt non », conclut Mathilde Boulachin.