euxième édition. Ce mardi 10 décembre, « une trentaine d'acteurs du vignoble, du négoce, de la grande distribution* et des services de l'Etat se sont réunis mardi 10 décembre, à l'initiative du CIVB » indique à Vitisphere le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux. « Cette rencontre faisait suite à celle du 8 avril dernier, dont le but était d'engager une réflexion autour de la juste rémunération du viticulteur » rappelle le CIVB, pointant que ce point girondin « s'inscrivait aussi dans la continuité de réunions menées cette année à Paris avec la FCA/FCD (Fédération du Commerce et de la Distribution) » via le Comité National des Interprofessions des Vins à appellation d'origine et à indication géographique (CNIV). et avec les Côtes-du-Rhône. Durant les deux heures d’échanges ce mardi matin à Bordeaux, « les travaux se sont donc poursuivis sur la loi Egalim, les indicateurs de marché ou encore la dynamisation du rayon vin » pointe le CIVB.
Au centre de toutes les attentions, la révision d’Egalim évoquée depuis février dernier reste actuellement suspendu à la formation d’un nouveau gouvernement de plein exercice. L’actuel ministre de l’Agriculture indiquant dans une récente réponse parlementaire avoir pour cible « la relance prochaine des discussions sur l'évolution du cadre législatif d'Egalim (loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous) et le passage rapide au sénat du projet de loi d'orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture ». Si les réflexions sur le sujet ont pu s’enrichir de rapports parlementaires, cela reste encore bien peu concret pour le vignoble qui s’impatiente face aux cours toujours indécents du vin en vrac.


Partageant son ressenti de la réunion au CIVB, le vigneron Renaud Jean, membre du collectif Viti 33, relève à l’amorce des échanges « un tour de table de la filière disant l’urgence et l’impossibilité d’un statut quo alors que le territoire et ses acteurs se meurent », pour regretter à la fin le manque de pression mis par la filière à sa distribution : « nous sommes partis en rappelant que si ce type de réunion avait eu lieu plus au Sud il y aurait eu des fusils à la sortie ». Relevant que « depuis un an Leclerc parle de "sanctuariser les prix agricoles" et qu’Intermarché évoque un "partage de valeurs", [les distributeurs] acceptent-ils de construire le prix en montant comme le demande la loi ? », Renaud Jean a appelé les participants à « mettre en cohérence leur discours avec des actes ».
Réponse lors de la troisième réunion ?
* : Notamment Lidl, Système U, Mousquetaire, Leclerc, Intermarché, Auchan et Carrefour.