la fois site de vente en ligne et négociant sur la place de Bordeaux, wineandco génère aujourd’hui 25 millions € de chiffre d’affaires (CA) et livre une étude revenant sur vingt ans de commerce de vins en ligne. « Nous passons notre temps à analyser les données, avec finalement un recul assez limité sur 1 an », commente Bernard Le Marois le PDG de wineandco, « cette année, nous lançons un zoom sur 20 ans ! ».
Région, couleur, prix, commande moyenne… wineandco dispose d’une riche base de données offrant une analyse fine de l’évolution du marché de la vente en ligne en deux décennies, dont l’activité est intimement liée aux évolutions technologiques. « L’arrivée de l’ADSL en 2003-2004 a fait tripler notre CA, suivie d’un 2ème bond significatif avec l’expansion des smartphones après 2011. La crise Covid est le seul facteur non-lié à la technologie ayant permis un bond dans l’activité en ligne », liste Bernard Le Marois, qui précise disposer aujourd’hui de 200 000 clients actifs pour un million de bouteilles vendues par an.


Dans les tendances fortes, wineandco indique un phénomène cyclique « amour/désamour » où les volumes de bouteilles de Bordeaux ont pu varier à la hausse ou à la baisse (de 30 à 40% des volumes de ventes de wineandco, avec une baisse à 29% en 2023) par tranches de cinq ans. En revanche, les vins de Loire ont suivi de leur côté une augmentation croissante des volumes de vente, qui est même passée récemment de 3 à 6 % des ventes de wineandco. Bernard Le Marois y voit l’illustration « de nouvelles tendances de consommation autour des moments comme l’apéritif dinatoire, actée par une nette augmentation globale des ventes de vins blancs, au détriment des vins rouges ».
Malgré le déclin des volumes vendus, la Bourgogne maintient sa part de CA, sous l’effet de la nette hausse de prix de ses vins. Le Rhône reste stable quand la Champagne est passée en 20 ans de 8 à 14 % des volumes vendus par wineandco, avec le même impact sur le CA. « Les bulles sont plébiscitées par nos consommateurs », tranche le rapport de wineandco.
Du côté des couleurs, la répartition est restée assez stable jusqu’en 2020 (autour de 70 % de rouges, 25 % de blancs, 5 % de rosé) avant d’entamer une bascule du rouge vers le blanc depuis 2020. En 2023, la vente des blancs a même atteint 38% des volumes de vente de wineandco, en augmentation constante depuis 2018. En conséquence, les ventes de vins blancs atteignent pour la première fois 39% du chiffre d’affaires de wineandco en 2023. « Nous faisons des efforts pour étoffer encore notre offre de blancs qui ont le vent en poupe », souligne Bernard Le Marois. Les ventes de rosé n’ont en revanche « jamais vraiment percé chez wineandco avec un plateau autour de 3 % de notre CA », pointe Bernard Le Marois.
Pour wineandco, 2019 constitue également une bascule illustrant la tendance « je bois moins, mais je bois mieux » . En effet, les vins à moins de 8€ représentaient jusque-là la catégorie générant le plus de ventes. En 2020, « une bascule s’opère, non pas sur la catégorie suivante (8/12€) mais sur la catégorie plus premium (12/20€) », confirme le rapport de Wineandco. « Les vins de moins de 20€ représentent 70% de nos ventes et en 2023, 23% des volumes concernaient encore la catégorie 8-12€ qui est tout sauf négligeable », affine Bertrand Le Marois.
Marquée par l’arrivée de l’ADSL, qui a rendu fluide l’accès aux pages web, la période 2004-2010 a surtout concerné la typologie de clients CSP++, avec un panier moyen autour de 430 €. Puis, de 2011 à 2016, l’équipement en smartphones des français passe de 17 à 65 %, période où « le CA de wineandco va connaître une croissance exponentielle de +100% entre 2009 et 2016 », reprend son dirigeant. Ce dernier situe le bassin parisien comme le premier vecteur de clientèle pour son site, suivi par le sud-est puis la Nouvelle-Aquitaine, « en relation directe avec le pouvoir d’achat de ces bassins », précise-t-il.
En revanche, la dépense moyenne baisse à 350 €, mais la base de client s’élargit pour l’achat de vins moins chers, autour de 8 à 12 €. Cette dépense moyenne revient à la hausse entre 2018 et 2023, atteignant 550 €, « en parallèle la hausse des prix des Champagnes, Bordeaux, et Bourgognes, trois régions majeures dans nos référencements », valide le rapport.
Pour le dirigeant de wineandco, son offre vient en complément de celle des cavistes ou de la distribution. « Nos clients achètent pour un à deux mois de vin, et complètent ceux-ci par des achats dans le secteur traditionnel », pointe-t-il. Et à l’heure où la déconsommation de vin fait office d’épouvantail, Bernard Le Marois voit dans l’arrivée de l’intelligence artificielle (IA) le prochain bond pour l’activité de vente en ligne. « Depuis 2020, les algorithmes de recommandation sont en train de bouleverser les ventes sur Internet en proposant à chacun des offres hyper-personnalisées », conclut-il.