Jean Merlaut : Nous n’avons pas ressenti de baisse des commandes depuis l’après covid. Des habitudes ont été prises, avec davantage de commandes. On ressent peu de reflux, plutôt un maintien.
Quelle est votre expérience de la vente en ligne, des origines à aujourd’hui ?
Nous sommes passé au web vers 1995, sans être les premiers à vendre du vin en ligne. Nous étions les premiers sur le minitel depuis la fin des années 1980. Le problème au début d’internet, c’est que nous ne connaissions pas les règles, il fallait tâtonner. Depuis, tout a changé. J’aime dire que l’on a deux générations d’avance sur nos concurrents : on a 6 mois d’avance. La durée de vie d’un site est de 4 à 5 ans. Nous venons de renouveler notre site après 5 ans.
Comment gérez-vous la communication sur les réseaux sociaux ?
L’approche des réseaux sociaux change complétement la donne. Facebook a marché un temps, maintenant ça ne marche plus. Ça évolue en permanence, de plus en plus vite. Dans la publicité, "50 % est utile et 50 % ne sert à rien. Le problème est que l’on ne sait pas ce qui est inutile" disait Marcel Bleustein-Blanchet, le fondateur Publicis. C’est pareil en ligne. On fait test, on observe.
Le gros de notre activité reste le fond de clientèle : 10 000 personnes, en moyenne des hommes de 55 ans. L’enjeu est le renouvellement, nous recrutons dans les 30 à 40 ans. Il difficile de toucher les plus jeunes. Il est difficile de recruter, ça marche beaucoup par bouche à oreille.
Vous avez fait le choix de ne vendre que des vins de Bordeaux sur votre plateforme.
Le 100 % Bordeaux, c’est un choix de compétence. On connaît très bien Bordeaux, on ne peut pas avoir le même niveau d’expertise en Bourgogne ou en vallée du Rhône : connaître les terroirs, les chais, les gens qui font vin… Nous goûtons beaucoup en primeur pour donner des conseils et sélectionner. J’ai le souvenir de mes débuts à Londres : un restaurant affichait sur sa porte : "le chef mange à sa cuisine". Ma devise est de proposer des vins que je boirai.