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Une fresque des sols pour faire débattre vignerons et citoyens
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Après la fresque du climat
Une fresque des sols pour faire débattre vignerons et citoyens

Initié par Moët Hennessy, un atelier permet à tout public de comprendre les impacts des pratiques agricoles intensives sur les sols et d’engager une discussion fertile sur les actions à mener pour les préserver. Démonstration lors du forum World Living Soils, à Arles, ces 8 et 9 octobre.
Par Marion Bazireau Le 11 octobre 2024
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Une fresque des sols pour faire débattre vignerons et citoyens
Viticulteurs, entreprises, associations... Différents profils tous intéressés par la régénération des sols ont participé à un des quatre ateliers organisés lors du forum World Living Soils à Arles, ces 8 et 9 octobre. - crédit photo : Marion Bazireau
S

e mobilisant pour la pérennité de ses différents terroirs viticoles, la direction de Moët Hennessy a profité de la deuxième édition du forum World Living Soils*, organisée à Arles, ces 8 et 9 octobre pour faire connaître l’Atelier des sols vivants** à une centaine de personnes.

4 sessions de 45 minutes ont été organisées. « C’est une découverte, en temps normal l’atelier dure 2 heures », commence par expliquer l’animatrice Lola Brena aux participants, avant de se saisir d’une pile de cartes. « Je vais vous lire des descriptions, à vous de deviner quels éléments clés du sol se cachent derrière », indique-t-elle. « Transformateurs d’énergie solaire, on nous reconnaît à nos racines, à nos tiges, ou encore à notre feuillage. Nous sommes de la matière organique fraîche pour le sol, nous sommes… ? » L’atelier étant destiné à tout public, les experts de la régénération des sols que Lola Brena a devant elle répondent tout de suite en choeur « Les végétaux ! ». L’animatrice place la carte sur un grand plateau blanc et répète l’opération avec les cartes représentant les champignons, la faune du sol, la matière organique morte, les bactéries, les sels minéraux, le soleil, l’air du sol, celui de l’atmosphère, l’eau, la roche-mère, et les animaux vivants à la surface du sol.

« Tous ces acteurs entrent en interaction les uns avec les autres et contribuent aux services essentiels que le sol offre à l’humanité : produire de la biomasse, être un habitat riche de biodiversité, réguler le cycle de l’eau et stocker du carbone », liste Lola Brena, avant de se saisir d’une autre pile de cartes, les cartes « mécanismes », faisant le lien entre les éléments du sol. « Je vous lis les descriptions, à vous de faire des flèches sur le plateau quand je vous l’indique », annonce-t-elle, avant de se lancer. «  Lorsque les végétaux et les animaux meurent, "flèche", ils deviennent de la matière organique morte, "flèche". Cette matière est fragmentée par "flèche" la faune du sol puis décomposée par "flèche" les champignons et les bactéries, ce qui peut produire "flèche" des sels minéraux. Ces sels minéraux sont absorbés par "flèche" les végétaux. Une partie de la matière organique reste dans le sol sous forme de stock de carbone et le reste est envoyé dans l’atmosphère sous forme de CO2. » Carbone, photosynthèse, symbiose mycorhizienne, altération de la roche, aération du sol, et fixation de l’azote, tout y passe. A chaque fois, les plus aguerris y vont de leur explication.

Impacts des pratiques agricoles

Jusqu’à présent, les participants ont constitué un écosystème sol « idéal », sans intervention humaine. La phase 2 de l’atelier démarre. Avec de nouvelles cartes positionnées sur le plateau, Lola Brena leur fait décrypter plusieurs pratiques agricoles (travail mécanique, irrigation, apport d’engrais, monoculture, changement d’utilisation des sols, et utilisation de pesticides) et leurs impacts sur les sols et l’environnement (disponibilité et qualité de l’eau, érosion, perte de biodiversité, émissions de gaz à effet de serre, salinisation, dépendance aux ressources fossiles et minières, et tassement). L’animatrice s’applique à chaque fois à rappeler pourquoi et comment ces pratiques ont été mises en œuvre, et comment elles structurent la production alimentaire. « L’objectif n’est pas de stigmatiser la profession agricole mais de prévenir les excès », affirme-t-elle.

La phase 3 de l’atelier est abrégée par manque de temps. « Il s’agit d’une réflexion collective pendant laquelle vous endossez différents rôles, agriculteurs, entreprises privées, politiques ou citoyens, et devez vous accorder sur des solutions à mettre en place afin de préserver l’équilibre des sols », résume l'animatrice. Les agriculteurs peuvent par exemple proposer d’utiliser des amendements organiques, ou de mettre en place des couverts végétaux et de l’agroforesterie. Les entreprises privées peuvent investir dans la recherche de méthodes de lutte contre les bioagresseurs bonnes pour les sols et abordables, développer des machines plus légères, ou payer aux agriculteurs un prix qui leur permette d’investir dans des techniques durables.

 

*Le forum World Living Soils a réuni 500 participants aux profils divers, agriculteurs, viticulteurs, financeurs, entreprises (Danone, L’Occitane en Provence...), start-ups, associations (WWF, Reforest’Action...), étudiants…, dans l’objectif de faire progresser la régénération des sols. « Ce sujet est encore bien trop peu abordé alors que 70% des sols européens sont dégradés et que la transition généralisée vers de nouvelles pratiques n’est possible qu’avec la participation de toute la société », regrette Sandrine Sommer, directrice du développement durable pour la branche vins et spiritueux du groupe LVMH. « Nous avons commandité une enquête cette année auprès de 150 médias. Seuls 1,3% en ont déjà parlé. Il faut que cela change », insiste-t-elle.  

**L’Atelier des sols vivants est né en 2020 de la rencontre de Moët Hennessy avec l’association Ludi Soli et l’entreprise Sparknews. Cet atelier permet d’acquérir les connaissances fondamentales sur les sols, de comprendre les impacts des pratiques agricoles et d’ouvrir une discussion fertile sur les actions à mener pour les préserver.

 

 

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