vec 38 listes à départager ce dimanche 9 juin, les candidats français jouent des coudes pour obtenir un siège au parlement européen. Et même s’il est discret, le vin fait partie de leur programme d’une manière ou d’une autre : entre transition écologique, vision sanitaire et politique export (les menaces chinoises pèsent actuellement sur les vins, mais il y a toujours les mesures de rétorsion Airbus/Boeing qui pourraient revenir dès 2025). Parmi la quinzaine de principaux candidats sollicités, trois ont ainsi répondu aux questions de Vitisphere sur leur vision politique de la filière vitivinicole. Et tous évoquent un lien personnel avec les vins. Par ordre de réponse à Vitisphere, Jordan Bardella (tête de liste pour le Rassemblement National) « prône le maintien des autorisations de plantation et de l’OCM vitivinicole » et pose « la question de la concurrence déloyale au sein du marché unique (la France importe six millions d’hectolitres de vin par an qui déstabilisent la filière française) » ; Marie Toussaint (tête de liste des Écologistes) estime que « la viticulture est un des secteurs les plus touchés par les questions climatiques, économiques, sanitaires et environnementales » ce qui place l’Europe « devant une opportunité : celle de repenser en profondeur notre manière d’habiter la planète et nos territoires, en décarbonant notre économie, en protégeant la biodiversité » ; et Christophe Clergeau (cinquième position de la liste Parti Socialiste et Place Publique) appelle à « continuer à défendre la nécessité d’une régulation des marchés agricoles. Les conséquences désastreuses de 30 ans de dérégulation dans plusieurs filières ont montré que l’auto-régulation des marchés était une fable. »
Eurodéputée sortante (Renaissance), la vigneronne Irène Tolleret a fait le choix de ne pas se représenter aux élections européennes de 2024, mais à l’approche du scrutin, elle alerte sur les « coups de butoir » de la pression sociétale visant les boissons alcoolisées en particulier et la ruralité en général. « Dans le domaine de la santé publique, c’est aux États membres, et non à la Commission européenne, qu’il revient de légiférer. La responsabilité des politiques de prévention, pour qu’elles puissent être adaptées à chaque pays, doit rester nationale » estime Jordan Bardella. « Les risques de cancers sont tant reliés à la surconsommation d’alcool qu’à l’utilisation de produits phytosanitaires. Nous sommes favorables à la mise en place d’un Nutriscore et d’un Planetscore pour permettre aux consommateurs de choisir ainsi qu’aux producteurs d’assurer la transparence sur leur produits et leur qualité » développe Marie Toussaint. « C’est la consommation excessive d’alcool qui doit être au centre des enjeux de santé publique. Je refuse toute logique d’interdit sur un aliment ou un autre. […] Le vin à toute sa place dans l’alimentation des européens, le vin n’est pas le tabac » tranche Christophe Clergeau.
Alors, ça vous vote ?