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Les vignes en friche font monter la pression mildiou et la température bordelaise
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Appel à l’État
Les vignes en friche font monter la pression mildiou et la température bordelaise

Le cocktail explosif de l’abandon de vignes et du développement mildiou inquiète la FDSEA de Bordeaux qui interpelle le préfet pour en finir avec ces foyers de contamination horripilant les professionnels.
Par Alexandre Abellan Le 07 mai 2024
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Les vignes en friche font monter la pression mildiou et la température bordelaise
Les friches continuent de se développer dans le vignoble bordelais. - crédit photo : FDSEA33
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’histoire se répète pour les vignes en friche de Bordeaux : toujours plus de parcelles à l’abandon et toujours pas de solution pour éviter d’en faire des foyers de contamination. « Cela fait des années que toute la profession alerte les pouvoirs publics, sans effet à ce jour » soupire Jean-Samuel Eynard, le président de la Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles de la Gironde (FDSEA 33), qui rapporte que « les vignerons girondins sont très inquiets des vignes nouvellement abandonnées et de celles dont l'arrachage a pris du retard » à cause des fortes précipitations de l’hiver et du printemps. Le tout faisant grossier les 2 000 hectares de friches officiellement recensées en Gironde.

Alors que la pression mildiou monte en flèche ce début de millésime 2024 à Bordeaux, les viticulteurs voient avec inquiétudes sur ces ceps abandonnés de « nombreuses taches de mildiou, qui vont bientôt sporuler et contaminer les vignes voisines » alerte Jean-Samuel Eynard, qui vient d’envoyer un courrier au préfet de Gironde et de Nouvelle-Aquitaine, Étienne Guyot, « pour lui rappeler que des vignerons qui ont perdu une partie de leur récolte l'an dernier sont à bout et ne comprennent pas pourquoi, malgré une visite ministérielle l'été dernier, il ne se passe toujours rien ».

Dossier laissé en friche ?

Sujet travaillé depuis des années au ministère de l’Agriculture, par Julien Denormandie puis Marc Fesneau, la question des mesures incitant/obligeant les propriétaires de vignes abandonnées à les arracher semble reste ouvert (la filière vin portant l'option d’amendes administratives forfaitaires). « Les viticulteurs, traumatisés par l’épisode calamiteux du mildiou de la campagne 2023, nous remontent leur mécontentement vis-à-vis des foyers de contamination que constituent les vignes pas ou mal entretenues dans le voisinage de leurs parcelles » écrit Jean-Samuel Eynard, expliquant au préfet que si « le défaut de protection phytosanitaire de ces vignes peut être le fait d’une gestion des travaux déconnectée du terrain, dans le cas d’exploitations agricoles confiées à la gestion d’un mandataire judiciaire », on en revient surtout au « problème, toujours non résolu, des vignes en friches ».

Et ce alors que de premières alertes ont été remontées en 2021. Face à ces difficultés qui s’annoncent, la FDSEA 33 appelle le préfet à « prendre en urgence les mesures nécessaires pour assurer la protection phytosanitaire du vignoble et éviter ainsi des actes irréfléchis de viticulteurs voisins de ces foyers de contamination » alerte le courrier. Contactée, la préfecture répond à Vitisphere que ses services (la DRAAF) sont bien saisis « du sujet des vignes en friche au regard du risque sanitaire qu'elles peuvent représenter. Des procédures sont engagées avec des contrôles. En fonction de la localisation de la parcelle et des constats , des suites administratives ou pénales seront engagées. »

Fonds d’urgence bloqué

« Faut-il un drame pour que l'Etat bouge enfin ? » précise Jean-Samuel Eynard à Vitisphere, rapportant que « ce ne sont pas les quelques milliers d'euros du fond d'urgence 2023, qui n'arrivent toujours pas dans les exploitations car le système informatique Chorus est bloqué, qui changeront les choses »

 

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Tous les commentaires (8)
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Vma Le 13 mai 2024 à 08:32:03
La solution était simplissime. Le mildiou de 2023 est une conséquence directe de la météo merdique. La reconnaissance d'aléas climatiques auraient forcé les assurances à régler une partie de la note et la solidarité aurait pu faire le reste pour nous permettre de traverser l'année et joindre les deux bouts. Là, nous sommes à bout et plus rien ne rentre à part des ennuis quotidiens, des procédures longues et coûteuses, de la peine et des maux, du marasme collectif... Toute la profession est touchée et pas que la nôtre ! Et malgré la voix de certaines et certains qui s'élèvent pour crier encore que nous pourrions sauver notre petite région d'Entre-deux-Mers avec confiance, travail et détermination, tout semble prévu pour mais rien n'avance sur le terrain. L'état n'est pas providence mais pour payer les factures de hier et de demain, il faudrait nous aider concrètement aujourd'hui. Déjà, en nous versant une avance égale au travail à faire pour payer l'arrachage des parcelles des dossiers déposés. Et aussi, de quoi conserver nos emplois et ceux de nos salariés en nous octroyant automatiquement les crédits ou emprunts nécessaires. L'urgence est la depuis presque un an... Et nous continuons à mourir...
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Kiaucho Le 09 mai 2024 à 09:24:04
N'oublions pas que très souvent les vignes abandonnées en premier sont des fermages. Les propriétaires, généralement des agriculteurs à la retraite, n'ont pas les moyens financiers et matériels d'arracher. Et en plus ils perdent le complément des 900? de leur retraite de la MSA... Tout un monde s'écroule.
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Renaud Le 09 mai 2024 à 09:18:48
Le cocktail explosif était annoncé depuis cet hiver. Plusieurs ingrédients : mildiou 2023 record, hivers doux et très humide, des œufs de mildiou au sol murs dés fin mars, un déni de la profession des friches depuis des années même encore cet hivers, un retard administratif pour déclencher l'arrachage, des trésoreries vides pour acheter les produits de traitement, un printemps 2024 qui n'a rien à envier au celui 2023, aucune sortie de chai depuis plusieurs mois ou à des prix indécents. Quant à la judiciarisation des vignes en friches le Collectif viti 33 est la seule organisation qui s'est opposée à cette méthode Nous avons même dit au préfet qu'il aurait la responsabilité des suicides à venir dans ce cas. Et qu'en plus cette méthode ne peut concerner pour des raisons administratives qu'une dizaine de dossiers en Gironde. Donc complément inefficace. Si les friches posent problème ( comme nous le disons avec la confédération paysanne depuis plusieurs années ) il faut les arracher point barre. Les éleveurs de canards n'ont pas eu le choix d'abattre leur cheptel. Cette action si elle est combinée avec du crédit carbone avec plantation d'arbre ne pourrait rien coûter a personne! Et quel avantage pour le territoire. En attendant 2024 est déjà sous pression mildiou bien plus forte que l'an passé. Soyons conscients que c'est un glas silencieux et incideux qui sonne.
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augustin Le 07 mai 2024 à 19:17:02
On ne tire pas sur l ambulance .Si effectivement le voisin au sein d une odg est dans la panade et que le risque de mildiou est trop important, la solidarité doit jouer. Maintenant si le voisin est en lj et que les caisses du mandataire sont trop basses pour recruter un prestataire ( rappelons que la lj entraîne licenciement immediat du personnel et séquestre sur le matériel y compris roulant) la solution du commodat, un vieux contrat trop souvent oublié, est idéale .et qui plus est validée par la safer : le nouvel occupant bosse la parcelle et la vendange dans la foulée, sans flux de cash . Simple et de bon goût et en plus le mandataire maintient la valeur patrimoniale de l actif à vendre ...tout en n engageant pas sa responsabilité en cas de propagation de maladie .Sur les effets de la réunion du 8 avril au civb , en dehors de la relance des assignations cordier et castel contre les vignerons , rien de bien concret ...si ce ne sont peut être les sorties en primeur des grands crus.Qui hélas monopolisent esprit et budget de nos amis négociants.Operation "pièces jaunes" en perspective pour les petits châteaux et leurs lots de livrable ...alors meme que jamais les cuves de gnr et les stocks de produits phytos n ont été autant dans le besoin ..Çà tombe très mal et le moral dans les campagnes est plutôt bougon voire énervé. Le plan phyto , l examen de la loi d orientation agricole , puis les élections européennes vont bien occuper certains esprits mais la priorité reste la vendange 24 , après le yoyo des 3 millésimes précédents et la problématique de leur stockage vrac ou bouteilles.
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confédération paysanne de Gironde Le 07 mai 2024 à 14:51:47
Le vrai problème vient du refus de la "filière" ( dont fait partie Eynard ) d'intégrer que, depuis 5 ans, 30 000ha de Bordeaux n'ont plus de marché. Eynard comme les autres ont finalement validé, sous la pression, un plan d'arrachage sous-sous-dimensionné. Le discours des divers officiels c'était : " on va déjà arracher 10 000 ha et on verra après". Accepter ce chiffrage qui était celui du CIVB et du Négoce est la faute de départ. Quand on a validé ce chiffrage en contradiction avec le monde réel, on n'est plus légitime pour accuser l'Etat des conséquences des décisions auxquelles on a participé. La CP33 déclarait le 8 mars 2024 en session Chambre d'agriculture que "Les ingrédients d'une nouvelle catastrophe sanitaire et commerciale (étaient ) en place". Elle n'a trouvé personne pour partager clairement ce constat. S'enlever le poids de ses erreurs en stigmatisant, de fait, des vignerons ruinés et dans la détresse, ne nous semble pas digne, ni très syndicalement correct.
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VignerondeRions Le 07 mai 2024 à 13:37:58
Ça fait plus de 15 ans que j'explique que la seule solution pour les friches c'est une solution qui prennent en compte "l'économique". Pendant 15 ans, les institutions ont préférés demander des droits nouveaux puis des autorisations de plantation, plutôt que les gens désireux de planter récupèrent les droits par arrachage des friches... C'était moins cher un droit gratuit que payer l'arrachage, sauf qu'à moyen terme, les friches coûtent très très cher, y compris à ceux qui préféraient les droits gratuits...
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The Watcher Le 07 mai 2024 à 11:59:41
La filière plaide pour des amendes administratives forfaitaires afin de responsabiliser les exploitants laissant leurs vignes en friche. Peut-on réellement demander à des exploitants en difficultés économiques de payer une amende ? Le défaut de solvabilité laissera celles-ci sans effet, en plus de tendre les rapports sociaux localement... Le droit peut mobiliser certaines techniques afin d'entretenir des vignes manifestement en friche pendant la campagne, et présenter la facture à l'exploitant ne respectant pas ses obligations, afin de limiter la perte de rendement et de compenser les coûts supplémentaires. Je rejoins le commentaire précédent : il faut être inventif !
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bill et boule Le 07 mai 2024 à 08:32:02
en cas de gestion d une exploitation en rj voire en lj rappelons que le droit prévoit l implication des associés jusqu à la fin de la procédure.Mais il est vrai que si le mandataire ne dispose plus de fonds au crédit de l exploitation en procédure collective il y a problème. On peut imaginer des lors une solidarité aoc avec réa(isation des travaux puis refacturation au mandataire après intervention du juge commissaire suite à force majeure. Soyons inventifs et solidaires !
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