dentifiées de Nantes à Blois, 350 hectares de vignes sont aujourd’hui laissées en friches principalement dans deux zones : le pays nantais et la Touraine (essentiellement en Loir-et-Cher). Des surfaces laissées à l’abandon à cause de fins de fermage sans reprises de baux et dont les propriétaires sont loin du vignoble explique Joël Forgeau, président de la Confédération des Vignerons du Val de Loire (CVVL). « Il n’y a pas de crise en Loire, la situation est équilibrée. Ce ne sont pas les meilleurs terroirs du vignoble, sur des zones compliquées (bas-fond, zones gélives), qui ont été plantées pendant une période euphorique » explique le vigneron du Muscadet.
Ayant recensé les surfaces en friche, la CVVL interpelle de nouveau les pouvoirs publics pour qu’un arrachage sanitaire soit mis en place au plus vite. Afin que la progression de la flavescence dorée soit enrayée en Loire (des identifications croissantes inquiètent en Indre-et-Loire), et qu’il n’y ait pas aggravation de la pression mildiou (le développement du champignon ayant explosé ce millésime, comme ailleurs en France). Récurrent, le sujet de l’arrachage sanitaire des friches a été poussé lors de la visite du préfet de région Fabrice Rigoulet-Roze dans le vignoble de Saumur, ce vendredi 6 octobre. « Nous demandons au préfet d’intervenir pour mettre la pression sur les propriétaires avec l’obligation de détruire les friches » résume Joël Forgeau, pour qui l’enjeu est de « faire comprendre que la possession de terre agricole n’est pas neutre, cela nécessite de l’entretien quand il n’y a pas de locataire ».
Se disant à l’écoute des revendications vigneronnes, le préfet a demandé à la filière d’identifier sur le cadastre les parcelles abandonnées et leurs propriétaires si possible. La CVVL compte boucler ce travail en novembre, pour que la préfecture de région puisse rapidement proposer des modalités d’action. Et s’il manque un véhicule législatif, il faudra en créer un martèle Joël Forgeau, qui note l’implication du ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, en la matière.


Autre action contre la flavescence dorée à l’étude, l’obligation de Traitement à l’Eau Chaude (TEC) des plants de vigne. Ayant abandonné le projet de modification des cahiers des charges AOP et IGP en Val de Loire, la filière souhaite un arrêté préfectoral dédié pour forcer les pépiniéristes à appliquer un TEC de tous leurs plants dans 3 ans (soit 2027 pour donner le temps aux pépinières de s’équiper). Une démarche déjà appliquée en Bourgogne (sur les départements de Côte d’Or, Saône-et-Loire et Yonne). « Le TEC n’annule pas le risque de flavescence dorée, mais ille réduit avec d’autres outils à déployer » conclut Joël Forgeau.