120 personnes, vignerons et salariés viticoles, se sont mobilisées pour nos prospections collectives début septembre, et nous n’avons pas constaté d’explosion de pieds symptomatiques en bordure de la zone délimitée de 150 ha », indique Jean-Luc Duveau, président de l’Organisme de Défense et de Gestion (ODG) Bourgueil, où les premiers ceps atteints par la flavescence ont été découverts il y a deux ans. « Je suis plutôt agréablement surpris, commente Vincent Delanoue, vice-président de l’ODG. Nous avons détecté une quinzaine de pieds suspects de flavescence, sur environ 400 ha contrôlés. Nous avons aussi incité les vignerons à l’auto-prospection, et la plupart des particuliers ayant des vignes en zone délimitée se sont bien mobilisés ».
A Saint-Nicolas-de-Bourgueil, où le vignoble a été frappé par la maladie en 2021 comme Bourgueil, on exprime également un relatif soulagement empreint de vigilance. « Suite aux prospections collectives auxquelles ont participé 110 personnes, 25 ceps symptomatiques ont été détectés », indique Alexandra Genneteau, directrice de l’ODG. « Avec les mesures de lutte obligatoires depuis l’an dernier, la maladie progresse moins rapidement, c’est encourageant, confie Stéphanie Morin. Les vignerons ont pleinement pris conscience de la gravité du sujet et se sont bien mobilisés. » L’heure est désormais à l’attente des résultats d’analyses des ceps suspects, dans le Bourgueillois mais aussi ailleurs.


Dans le vignoble de Chinon, « une vingtaine de ceps symptomatiques ont été détectés lors de la prospection collective organisée cette année par l’ODG, où 56 vignerons et salariés ont répondu présents. Toutes les communes de l’AOC a priori ont été couvertes », indique Fabien Demois, vice-président du Groupement de Défense contre les Organismes Nuisibles (GDON) du Chinonais et membre du Conseil d’Administration de l’ODG. Les exploitants devaient aussi transmettre à l’ODG leur bilan d’auto-prospection, comme chaque année. « L’AOC compte 166 domaines…Il suffit d’un seul qui ne fasse pas le job pour nous impacter tous, déclare le président de l’ODG Chinon Jean-Martin Dutour. Nous devons être tous soudés et réactifs. Il nous faut surveiller en deux ans 100% du vignoble. J’espère que l’on gérera mieux la flavescence que dans le sud de la France. Nous voulons éviter l’application systématique d’insecticides » déclare le président de l’ODG Chinon Jean-Martin Dutour.
Dans l’appellation Vouvray, « la prospection collective a réuni une centaine de vignerons et salariés sur 10 % du vignoble, comme demandé par la Direction régionale de l’Agriculture (Draaf). Six ceps suspects font l’objet d’analyses », indique François Bouteille, directeur de l’ODG.


En Loir-et-Cher, comme chaque année, c’est la Fédération des associations viticoles de Loir-et-Cher (FAV 41) qui prend en main la prospection. Elle a engagé douze personnes pour prospecter 10 % du vignoble des AOC membres de la fédération, soit 600 ha, conformément à l’exigence de la Draaf. Et le nombre de ceps symptomatiques est en hausse. « Nous en avons découvert 250. Cette année, nous avons prospecté un nombre plus élevé de parcelles de chardonnay, qui exprime plus les symptômes du bois noir, identiques à ceux de la flavescence. Les suspicions ont été levées pour une partie des ceps suspects, les autres sont en cours d’analyses », relate Isabelle Defrocourt, directrice de la FAV 41. Elle plaide par ailleurs pour une surveillance plus large contre le risque de flavescence : « Prospecter seulement 1 0% du vignoble, ce n’est pas assez. Nous allons proposer à nouveau des formations aux vignerons cet hiver. »