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Nouvelles pistes pour valoriser sarments de vigne et le CO₂ de vinification
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Centre Val de Loire
Nouvelles pistes pour valoriser sarments de vigne et le CO₂ de vinification

De la taille à la fermentation alcoolique, plusieurs projets de valorisation des co-produits du vin sont en cours sous l’égide du Vinopôle Centre Val de Loire (qui associe l’IFV, les chambres d’agriculture, l’université de Tours, des professionnels de la filière et des entreprises).
Par Ingrid Proust Le 30 avril 2024
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Nouvelles pistes pour valoriser sarments de vigne et le CO₂ de vinification
Le volume de bois issus d’arrachages de parcelles, sur le bassin ligérien a été estimé à plus de 9700 tonnes de matière sèche par an dans l’atlas biomasse réalisé en 2022 par InterLoire. - crédit photo : Ingrid Proust
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es sarments de vigne à un produit de biocontrôle : une perspective qui pourrait bien devenir réalité selon Arnaud Lanoue, chercheur en biochimie végétale à l’université de Tours et des ingénieurs de l’IFV, associés dans le Vinopôle Centre Val de Loire. Les essais ont débuté il y a plus de 10 ans sur les sites IFV d’Amboise, Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire) et Vertou (Loire-Atlantique).

« Les sarments de vigne contiennent des polyphénols (catéchine, viniférine, resvératrol) qui ont une activité anti-fongique, en étant capables d’inhiber la croissance des zoospores de mildiou, explique Arnaud Lanoue. Nous avons extrait ces polyphénols puis nous les avons pulvérisés à 8g/L avec de l’éthanol sur les vignes. Entre 2014 et 2016, les essais de l’IFV, notamment ceux de Guillaume Delanoue à Amboise, avaient montré une protection moyenne de 50% sur les vignes, ce qui est remarquable pour un produit appliqué seul, non associé à du cuivre ».

Après ce premier projet dénommé Actisarm, un deuxième projet, Locasarm, vise à la maturation industrielle de la démarche pour en faire un produit de biocontrôle. Trois partenaires locaux sont impliqués : la Chinonnette, qui collecte des sarments de vigne (et qui en vend la plupart en combustible pour barbecues), Indena à Tours, spécialiste en phytoextraction, et Ceriense (né de la fusion entre Terrena et Jouffray-Drillaud). « Des essais sur vigne en 2021 et 2022, en France et en Europe, ont présenté une protection anti-mildiou supérieure à 90%, annonce Arnaud Lanoue. Nous avons travaillé sur différents cépages. Les pinots d’Italie et de Champagne contiennent beaucoup de polyphénols. Nous allons continuer les essais sur vigne en travaillant la formulation du produit ».

Des sarments pyrogazéifiés

Le Vinopôle Centre Val de Loire a aussi un autre projet de valorisation de sarments ou ceps morts. Après en avoir extrait les polyphénols, ces bois contiennent de la lignine et de la cellulose, que l’on peut utiliser en pyrogazéification. « Ce procédé consiste à chauffer de la matière carbonée, à très haute température dans un environnement très pauvre en oxygène, afin de produire du biométhane, de l’hydrogène ou un biocarburant », explique Florence Veilex, vigneronne et présidente du Vinopôle.

Le volume de bois issus d’arrachages de parcelles, sur le bassin ligérien a été évalué à plus de 9700 tonnes de matière sèche par an dans l’atlas biomasse réalisé en 2022 par InterLoire. Un projet d’usine de pyrogazéification au nord de Tours est porté par une start-up. « Nous avons monté un premier projet, hélas refusé par l’Ademe. Nous le retravaillons sur les régions Centre Val de Loire et Pays de la Loire, avec des agriculteurs, sur trois axes : économie, environnement, acceptabilité sociale », indique Mélissa Merdy, directrice de l’IFV d’Amboise et du Vinopôle.

Autre piste explorée par le Vinopôle Centre Val de Loire : la valorisation du CO2 fermentaire. « A terme, il ne sera pas impossible d’intégrer le gaz issu de fermentations viticoles dans le mix énergétique, estime Emmanuel Lefrançois, directeur de GRDF en Indre-et-Loire et adhérent au Vinopôle. Il existe déjà de multiples voies de valorisation du CO2 (extincteurs, pharmacie-médecine, agro-alimentaire…). Le CO2 peut aussi être injecté sous serres en production fruitière ou légumière ». Un maraîcher du Chinonais utilise ainsi du CO2, mais importé des Pays-Bas… « Nous avons identifié ce gisement des serres agricoles pour un projet de recherche, que nous espérons concrétiser en travaillant sur la captation et la valorisation du CO2 fermentaire », explique Mélissa Merdy.

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Tous les commentaires (2)
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pg Le 01 mai 2024 à 18:26:46
Bien d' accord avec Fab Bio. C' est l' éternel serpent de mer que l'on nous ressort régulièrement. Les sarments doivent rester dans les vignes car c' est là qu'ils sont les plus utiles. Ils seront payés 3 ? 6 c et le taux d'humus , séquestrateur de carbone , facteur numéro 1 de la fertilité , chutera dans nos sols. Et il faudra acheter cher les sous-produits de cette industrie pour maintenir le taux de matière organique de nos sols que l'on nous accuse de stériliser.... Ubuesque... Si on veut produire des polyphénols , je pense qu'il doit exister des plantes suffisamment riches et qui doivent pouvoir se cultiver. Une occasion pour des agriculteurs d' améliorer leur revenu avec une nouvelle culture. Les polyphénols ne sont pas exclusivement viticoles. Ce sont des molécules présentes dans tous les végétaux. Quant aux souches après arrachage , j' en suis à me demander si l'on ne devrait pas les broyer pour les restituer au sol.... Il serait intéressant que la recherche se penche sur le sujet.
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Fab Bio Le 01 mai 2024 à 06:36:28
La valorisation la meilleure pour le vigneron sur le long terme est le broyage sur place des sarments.
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