e millésime a été présenté par la nouvelle équipe que Stéphane Derenoncourt a placée à la tête de son entreprise depuis juillet dernier Julien Lavenu, Frédéric Massie et Simon Blanchard. Fidèles à la tradition, les consultants ont fait déguster aux professionnels parisiens des vins présentés par terroir, et non par appellation. Vins de sable et graves, coteaux et plateaux argilo-calcaires, les échantillons tirés des fûts avaient voyagé au mieux jusque dans les salons de l'hôtel Plaza Athénée (Paris 8è) et se présentaient impeccablement.
Les consultants ont rappelé que le millésime 2023 a bénéficié d’un épisode réellement froid durant l’hiver, qui n’avait pas été vu depuis des années, suivi par un printemps humide, avec un débourrement classique, du gel les 4 et 5 avril sur une végétation peu avancée, donc sans grand dégâts. Le printemps humide, doux et même tropical a permis la croissance de la vigne comme des adventices et encouragé le développement de black rot puis de mildiou : beaucoup de travail pour les vignerons. La floraison a été belle, sèche, ventilée, avec pour conséquence un potentiel de volume important. La vigne n’a pas cessé de pousser jusqu’à la fin de véraison et la lutte contre les maladies a donc continué.
Après un début d’août maussade, deux périodes caniculaires fin août et début septembre ont assuré la maturité. Les vendanges ont été la période la plus douce et tranquille de l’année. « On ne peut résumer 2023 à un style, puisque les impacts des températures et orages ont été très différents d’une zone à l’autre. Sans être très chaud, l’été a permis une bonne dégradation des éthoxypyrazines qui donnent des goûts végétaux et l’arrière-saison a assuré la maturation des pépins ce qui assure la tendresse des tanins. Avec des conditions particulièrement favorables aux deux cabernets, on observe des pourcentages de cépages inhabituels, subis ou souhaités. Les liquoreux, terminés précocement dès le 10 octobre, sont splendides » a déroulé Julien Lavenu.
La nouvelle équipe indique qu’il fallait être très préparé pour faire face à des choix quotidiens et se battre. Beaucoup d’expérience et un peu d’intuition étaient nécessaires : « Comprendre, observer, respirer, c’est l’école Derenoncourt, le savoir couplé avec l’observation sont les clefs de l’entreprise ». On y travaille souvent en binôme pour que l’expérience se transmette et que la vision soit globale. En plus de savoir faire, Stéphane Derenoncourt a depuis longtemps voulu faire savoir, en développant un pôle communication. « Le monde du vin a explosé, la concurrence est partout, il faut fédérer sous une même bannière. Nous prévoyons un nouvel évènement pour la fin de l’année, qui mettra en avant des vins de Bordeaux, de France et d’ailleurs. On vous prévoit des surprises gustatives, notre manière de donner un nouvel attrait au vin » a conclu Frédéric Massie.