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on exhaustive, la sélection de cépages résistants qualitatifs d'Alain Carbonneau et Jean-Louis Escudier dans la troisième édition augmentée de leur livre de l’Œnologie et de la viticulture (éditions Quae, 39 €) regroupe les principales variétés d'intérêts viticoles et Å“nologiques : pour résister au mildiou, à l'oïdium, au changement climatique et pas aux consommateurs comme le disait le défunt chercheu Alain Bouquet. Justement, les cépages Bouquet sélectionnés à l’INRA de Pech Rouge se distinguent dans le tableau des variétés résistantes disponibles en Europe proposé par les auteurs, avec des croisement Muscadinia rotundifolia x Vitis vinifera donnant des cépages résistants aux principales maladies cryptogamiques (mildiou, oïdium, voire pourriture) et potentiellement adaptées aux conditions climatiques du Sud (avec des profils aromatiques proches de cépages actuels).
On trouve dans les obtentions d’Alain Bouquet « des vignes accumulant moins de sucre, ce qui limite le taux d'alcool sur vin à 10-12 % vol à maturité, donc bien adaptées aux évolutions climatiques en cours. Trois d'entre elles sont en dernière année de procédure d'inscription (attendue pour début 2025) : G5 et G9 en blanc, G14 en rouge » précise Jean-Louis Escudier à Vitisphere, pointant que le G9 « produit un raisin naturellement riche en glutathion, antioxydant naturel » pouvant laisser entrevoir que « vinifier en blanc sans SO2 devient possible jusqu'à la mise ».
Pour ne rien gâcher, « les variétés obtention Bouquet sont particulièrement adaptées au climat chaud et sec (au départ elles ont été sélectionnées pour leur adaptation agronomique au climat méditerranéen) et sont plutôt tardives, ce qui permet des vendanges aux périodes habituelles » pointe le chercheur retraité, soulignant que leur « haut niveau qualitatif a conduit les professionnels à demander et soutenir l’inscription de ces variétés Bouquet », avec un déploiement dans le Midi piloté par l’interprofession des vins du Languedoc (CIVL pour les 3159, 3160, 3179...) et l’inscription expérimentale au cahier des charges de l’AOC Cognac de deux cépages (Luminan et Coutia depuis ce 21 mars, pour le Cognac, qui peut aussi déployer le Vidal blanc).
Au contraire, des obtentions allemandes de Fribourg (Solaris, Muscaris…) présentent du potentiel Å“nologique, mais des tolérances plus que des résistances au mildiou/oïdium rapportent les auteurs. Pour qui les obtentions italiennes d’Udine et VCR sont plus résistantes sur le mildiou, mais plutôt tolérantes sur l’oïdium alors que l’adaptation aux zones sud est possible et que le type de vin s’approche de profils connus. Si le directeur général de l’INRAe signe la préface de l’ouvrage, les variétés ResDur 1 et 2 obtenus par l’institut n'ont pas de traitement de faveur et sont qualifiés d’une « qualité globale encore insuffisante » pour le profil des vins.
« Les vignes résistantes, ou tolérantes, ouvriront beaucoup de portes » pointe Jean-Louis Escudier, notant que « leur résistance aux maladies cryptogamiques est par ailleurs probablement la meilleure réponse pour la non-utilisation de cuivre (ou très réduite) ». Car « le problème du cuivre est central. L'enjeu de faire évoluer le bio et la biodynamie est majeur » estime le professeur Alain Carbonneau, qui prône une « ÉcoMétaÉthique » en viticulture d’après la charte proposée par le Groupe international d'Experts en Systèmes vitivinicoles pour la Coopération (Giesco) qui prône « la priorité accordée à l’homme dans son environnement, la règle du moindre impact sur l’environnement dans les choix techniques et économiques, la nécessité d’un appui scientifique, de la traçabilité des opérations et de la communication des informations. »
Sur les variétés Bouquet, « beaucoup s'y perdent dans les numéros, tant que ces variétés ne sont pas inscrites » reconnait Jean-Louis Escudier.
