n ce jour de Saint-Valentin, on le sait bien, il n’y a pas de déclarations d'amour, il n'y a que des preuves d'amour. Venant ce mercredi 14 février fermer le salon Wine Paris & Vinexpo Paris, Franck Riester, le ministre délégué au commerce extérieur* rencontre les exportateurs de la filière des vins et spiritueux, « l’un de nos fleurons à l’international », pour leur déclarer sa flamme « même pas une semaine à peine après ma nomination » indique à la presse celui qui a déjà occupé ce poste en pleine crise des taxes Trump (2019-2021).
En 2023, les vins et spiritueux ont « réalisé leur deuxième année record à l’export, c’est un petit moins bien que 2022 », mais Franck Riester vient leur « dire bravo » à la porte de Versailles. Et « les écouter » sur les problématiques de simplification des démarches administratives à l’international et d’amélioration de l’accompagnement à l’export (avec Business France) évoque le ministre, revenant plus longuement sur les enjeux de « politique commerciale et de relations diplomatiques ». Alors que le secteur des eaux-de-vie de vin (notamment cognacs et armagnacs) s’inquiète des conséquences de l’enquête antidumping chinoise les ciblant (à 97 %), Franck Riester remet le dossier en perspective des relations diplomatiques avec la Chine : « il y a un travail réalisé au niveau de l’Union Européenne dans différents domaines pour vérifier que nos partenaires sont dans une logique de concurrence loyale et en même temps on tisse des liens de relations bilatérales (le président de la République Française s’est rendu en Chine, le président chinois va venir en France) ».


Alors que certains exportateurs de spiritueux s’inquiètent d’un arbitrage déjà fait à leur détriment, pour le profit des automobiles électriques, Franck Riester réplique que « l’Europe et la France en Europe défendent tous leurs secteurs d’activité » avec une approche de « fermeté sur les principes, se faire respecter en tant que partenaire commercial, et en même temps veiller à ce que diplomatiquement les choses se passent le mieux possible pour que les tensions commerciales soient les moins fortes possibles. Parce que c’est l’intérêt de nos entreprises, c’est l’intérêt de notre croissance à l’international. »
Se voulant rassurant dans le règlement du contentieux avec la Chine, le ministre délégué prend exemple sur « le contentieux Airbus Boeing. J’étais en responsabilité en tant ministre du Commerce Extérieur : nous avons réussi, à la fois en expliquant aux États-Unis que nous devions être respectés nous Européens comme partenaires commerciaux importants et en même temps en tissant ces liens diplomatiques les plus fins possibles avec ces dirigeants américains pour régler ce conflit. »


Vitisphere lui faisant remarquer que le sujet des taxes Trump est suspendu jusqu’en 2026, mais pas résolu définitiviement, Franck Riester indique le « conflit est résolu au sens où les taxes ont été supprimées. Ensuite, il y aura de nouvelles étapes dans la relation [transatlantique]. Nous verrons ce qui se passera aux différentes élections aux États-Unis et on veillera toujours à ce que l’on puisse faciliter les échanges commerciaux, limiter les contraintes commerciales, mais pas à n’importe quel prix. Pas au prix de l’absence de réciprocité, pas au prix de la concurrence déloyale, pas au prix d’une iniquité dans ce que l’on demande à nos producteurs en France, notamment agricoles, et ce que l’on demande aux producteurs en Europe. » Pas certain que ces déclarations comblent d'affection les exportateurs.
* : Pour être complet, il est ministre délégué auprès du Ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères, chargé du commerce extérieur, de l’attractivité, de la francophonie et des Français de l’étranger.