a c’est de la dynamique ! Si le bilan d’un salon commercial varie d’un stand à l’autre, selon la quantité et la qualité des contacts établis, l’état d’esprit des exposants du salon Wine Paris & Vinexpo Paris est globalement satisfait, et épuisé, après trois jours à la porte de Versailles (lundi 12 au mercredi 14 février). Rassurante, la fréquentation a animé les allées, avec des hauts et des bas selon les vagues se diffusant différemment dans les halls, mais les rendez-vous pris en avance ont été tenus avec des clients historiques, comme de nouveaux contacts et parfois même des rendez-vous impromptus. « Cela fait dix ans que je n’avais pas eu un nouveau client s’arrêtant devant notre stand, regarder nos bouteilles et demander des infos… Ça me rappelle les belles années de Vinexpo Bordeaux ! » s’exclame Philippe Hébrard, le directeur de la cave coopérative de Rauzan (Entre-Deux-Mers).
Ayant remplacé les salons locaux (Vinexpo à Bordeaux ou Vinisud à Montpellier), le salon Wine Paris & Vinexpo Paris confirme pour sa quatrième édition son positionnement comme un salon international d’importance pour les vins français et internationaux avec des retours d’exposants évoquant des visiteurs venus en nombre de France, d’Europe, des Amériques… Mais moins d’Asie, entre nouvel an (ce samedi 10 février) et proximité de salons en Asie (Vinexpo Hong Kong du 28 au 30 mai prochains). « Ce salon est en train de prendre de l’importance et de l’ampleur » salue Jacques Lurton, à la tête du groupe familial André Lurton (Bordeaux), pour qui son intérêt commercial est de permettre les commandes de l’année, tout en jouant la carte du cadre parisien permettant de donner une autre couleur à l’évènement. Notamment vis-à-vis du salon allemand ProWein, se tenant à Düsseldorf (dimanche 10 au mardi 12 mars prochains).
Si la complémentarité entre ProWein et Wine Paris & Vinexpo Paris est défendue par des exposants, d’autres structures font des choix économiques nets (face à une offre pléthorique, comme récemment Millésime Bio, Angers Loire dégusT’…). « Entre les coûts du mètre carré, du voyage, de l’hôtel… Ça coûte une fortune » note Philippe Bardet, le président de l’interprofession des vins du Beaujolais (InterBeaujolais), qui note les arbitrages de ses adhérents : seuls 7 vignerons viendront sur le stand collectif de Düsseldorf, contre 60 à Paris. Le résultat d’une recette porteuse : « le salon est très bien positionné dans ses dates (pour présenter les vins du nouveau millésime et prévoir les achats de l’année), Paris est un lieu magique, personne ne se plaint… » énumère le négociant, qui note un défaut : « il manque des visiteurs asiatiques, mais il ne faut pas faire la fine bouche. Pour faire affaires en Asie, il faut un salon en Asie : que le meilleur gagne entre ProWein et Vinexpo. ».


Si certains retours évoquent des acheteurs attentistes, peu prompts à signer des commandes, l’évènement parisien remet du vent dans les voiles pour Philippe Bardet, qui croit dans le succès du positionnement incarné des vins du Beaujolais : « les gens ont besoin d’une tête et d’une histoire : l’appellation ne suffit plus. Le rêve est apporté par celui qui peut raconter une histoire. » Relevant que sur les exposants français, les caves particulières représentent les deux tiers des stands (avec la moitié d’adhérents aux Vignerons Indépendants), Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons Indépendants de France, note également l’intérêt grandissant des visiteurs pour des vins permettant un lien direct entre le producteur et le consommateur.
« Tous les importateurs et distributeurs que nous rencontrons ont conscience de la plus-value d’un vin d’artisan sur leur offre et pour leurs ventes dans ce moment difficile pour l’inflation et la consommation » pointe le vigneron de Fitou (Aude), qui relève que cette tendance alimentait déjà historiquement le succès des salons au grand public des Vignerons Indépendants (avec le lien direct entre client et producteur), et se retrouve maintenant clairement affirmé dans un évènement professionnel (avec une proximité recherchée par les distributeurs).
Alors que les temps sont difficiles pour le vignoble, « nos entreprises ne baissent pas pavillon. Quelles que soient les difficultés ces dernières années (notamment les charges croissantes), les opérateurs ont compris que la partie constitutive de nos réussites futures se trouvent sur les marchés : français, européens et pays tiers » analyse Jean-Marie Fabre. Rendez-vous est donné en 2025 du lundi 10 au mercredi 12 février pour la cinquième édition du salon parisien.