Rodolphe Lameyse : Mon critère de succès sera évidemment le volume de visiteurs, mais surtout la qualité du visitorat. C’est le plus important. Il faudra être attentif au bilan : une filière qui va mal au niveau mondial peut avoir un impact sur le nombre de visiteurs. Nous sommes le pouls de la vitalité de la filière vin. Ce que je veux voir, ce sont des exposants occupés avec des acheteurs présents nombreux dans les allées. Ce qui comptera, c’est la réalité du terrain.
Quels sont les retours des visiteurs et leurs prises de rendez-vous sur la plateforme Vinexposium ?
Avant le salon, nous avions déjà le même nombre de rendez-vous pris à la fin de l’édition 2023 : nous dépasserons les 8 000 rendez-vous réalisés en 2024. Nous avons vu une vraie anticipation des exposants : ils sont 1 300 à avoir accepté des rendez-vous. Le business est dur et tout le monde se mobilise.
Quelles sont les ambitions à moyen et long terme du salon parisien pour devenir incontournable à l’international : attirer plus d’exposants étrangers, croître en surface... ?
J’ai déjà l’impression que notre rendez-vous est incontournable. Nous allons évidemment continuer à grossir parce qu’il y a de la demande. Nous allons surtout voir comment amener notre salon de Paris et Vinexposium dans une autre sphère d’attraction pour la filière : le lobbying. Quand on regarde l’activité institutionnelle du salon, cela traduit déjà un virage. Quand on vient à notre salon, je veux que l’on se dise que l’on vient à un rendez-vous complet : politique, gastronomique, économique… Je ne suis plus dans l’opposition à ProWein : les deux salons offrent quelque chose de différent au business.
La proximité dans le calendrier de Wine Paris & Vinexpo Paris avec le nouvel an chinois (ce 10 février) pèsera-t-elle sur les visiteurs asiatiques ?
C’est carrément une superposition. Mais ce n’est jamais un sujet : notre salon d’Asie est dédié à la Chine (à Hong-Kong du 28 au 30 mai 2024).
Rançon de la gloire, les salons offs se multiplient : salon Demeter x Levée de la Loire, Zéro Degré… Est-ce le signe d’une réussite à créer l’évènement ou le risque de dispersion des visiteurs ?
C’est la rançon de la gloire… Mais ce n’est pas toujours glorieux pour les organisateurs qui utilisent parfois notre nom dans leurs communications. Ce n’est pas respectueux de l’investissement de nos exposants pour venir à Paris et de nos efforts pour attirer des visiteurs. Il y a toujours des petits malins qui veulent faire de la foule en marge. Au-delà du parasitisme, possiblement répréhensible par la loi, devoir se greffer sur un autre évènement témoigne d’un manque de confiance dans son produit, qui n’est pas vu comme assez attractif pour être seul.
Quels sont les projets de Vinexposium pour ses prochains salons ?
2024 est une année de consolidation pour nous. Nous avons réalisé des opérations capitalistiques pour reprendre intégralement la charge des évènements Vinexpo America (24-25 juin à New York) et World Bulk Wine Exhibition (25-26 novembre à Amsterdam). On va se concentrer dessus.