écemment relancée par les caves coopératives du Gard, la demande d’une prime d’« arrachage définitif social » fait clairement partie du « plan d’action pour la viticulture, fort et structurel » réclamé au gouvernement par les membres de l'Association Générale de la Production Viticole (AGPV). Dans un communiqué, les organisations de la production viticole* appellent l’exécutif à prendre des « mesures plus ciblées » après de premières réponses apportées ce vendredi 26 janvier à l’actuelle mobilisation générale agricole (fiscalité du gazole non routier, simplification administrative, plan bio...). La filière vin fait monter les enchères alors que le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, est très attendu pour annoncer des aides à la filière vin ce vendredi 2 février, ou avant, à Montpellier (Hérault).
Demandées sans discontinuer depuis la fin 2023, ces aides portent sur un fonds d’urgence permettant d’aider immédiatement les trésoreries affectées par mildiou/sécheresse/déconsommation avec une année blanche bancaire, et sur l’arrachage temporaire pour financer dès 2024 la réorientation de parcelles viticoles non-rentables, tout en s’ouvrant aux vignerons souhaitant jeter l’éponge. Pour le gouvernement de Gabriel Attal, il s’agit désormais d’annoncer les arbitrages budgétaires (80 millions € sont demandés pour le fonds d’urgence, contre 20 millions € fléchés à date) et l’avancée des négociations européennes (qui pourraient être accélérées par le président de la République, Emmanuel Macron, lors du Conseil Européen ce mercredi 31 janvier).


Mais ces aides tardant, la situation économique du vignoble se dégrade et impose d’autres mesures pour l’AGPV, qui demandent « des mesures structurelles de moyen terme pour adapter notre potentiel de production avec la baisse de la consommation nationale et la contraction des marchés mondiaux, l’arrachage d’une partie du vignoble » avec « arrachage temporaire et définitif, l’accompagnement des exploitants doit démarrer au plus vite et les difficultés réglementaires doivent être levées. Il convient aussi sur la campagne à venir d’accompagner le réajustement de la production dans les meilleures conditions par l’aide au stockage privé ou un assouplissement des règles relatives à la distillation pour ouvrir de nouveaux débouchés. »
Alors que la filière vin vient de se doter d’un plan stratégique, l’AGPV demande pour le long terme des « mesures d’accompagnement structurelles pour soutenir les entreprises (restructuration en cours, investissements) et les marchés (communication, promotion) ». Sachant que l’application de toutes ces mesures « n’est pas une option, c’est une question de survie pour les 59 000 exploitations viticoles françaises ! » lance une « viticulture française » qui se trouve « au bord du gouffre », car « confrontée à une hausse des charges inégalée et à une baisse de consommation historique ».
* : La Confédération Nationale des producteurs de vins et eaux-de-vie de à Appellations d’Origine Contrôlées (CNAOC), les Vignerons Coopérateurs (VCF), les Vignerons Indépendants de France (VIF), la Confédération des Vins IGP (VinIGP) et la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA).