’il était né des agiles adaptations engendrées par l’épisode Covid, le salon digital précédant Millésime Bio est bien maintenu les 22 et 23 janvier, en amont du salon 2024. « C’est un format efficace pour établir des connections avec des acheteurs qui ne se seraient pas arrêtés par hasard sur le stand », pose la présidente du salon Millésime Bio Jeanne Fabre. Elle ajoute que cette formule reste une place simple et privilégiée pour tisser des contacts avec d’autres acheteurs qui ne peuvent faire le déplacement à Montpellier fin janvier.
Volontairement limité à 1500 exposants (comme ne 2023) de 15 pays répartis par quotas et zones, la dynamique des inscriptions est restée similaire à l’année précédente, générant la création de liste d’attente, et la réflexion sur le développement futur d’un salon qui comptait 1000 exposants en 2018. L’organisation souligne néanmoins sa volonté d’ouvrir le salon aux jeunes, « avec 17% de primo-exposants », souligne Jeanne Fabre. « Il y a eu un important mouvement de conversion ces dernières années, faire de la place aux jeunes est donc un enjeu essentiel auquel nous sommes attachés », poursuit la présidente de Millésime Bio.
Comme on ne paie les musiciens qu’à la fin du bal, il sera temps de faire les comptes du visitorat au terme des 3 jours du salon physique du 29 au 31 janvier prochains. Dépassant les 10 000 visiteurs, l’édition 2023 avait renoué avec les standards d’avant pandémie, et l’organisation compte maintenir cette dynamique d’intérêt pour les vins bios, avec des inscriptions encourageantes présageant l’atteinte des 11 000 visites pour cette édition. 80% des acheteurs inscrits représentent le marché français, 16% viennent de l’espace européen et 4% du grand export.
Un acheteur français inscrit sur 4 est un caviste, « ce qui souligne la force de ce réseau pour la distribution des vins bios », appuie Jeanne Fabre. Revenant sur les chiffres de l’étude Circana publiés en décembre 2023, le président de SudVinBio Nicolas Richarme souligne d’ailleurs que les réseaux CHR et cavistes sont ceux qui ont le plus progressé en 2022 (chiffres 2023 pas encore disponibles) pour la vente de vins bios en valeur. « En valeur, +12% pour le CHR, +8% pour les cavistes, +5% en vente directe et +2% à l’export permettent de comprendre pourquoi la commercialisation des vins bios maintient une bonne dynamique alors que les secteurs du bio en général, ou des vins dans leur ensemble sont plus à la peine », développe Nicolas Richarme. 15% des acheteurs inscrits au salon représentent le CHR, alors que ceux de la grande distribution n’atteignent que 7% des inscrits.


« A contrario, la grande distribution est un débouché en régression pour les vins bios, -7% en 2022, tout comme les magasins spécialisés bio (-7%) », enchaîne le président de SudVinBio. Au rayon des nouveautés de l’année, la fête du vin bio, en marge du salon au cœur de l’agglomération montpelliéraine, veut toucher le grand public alors qu’au parc des expositions, un espace de dégustation dédié aux vins en biodynamie viendra marquer le centenaire du Cours aux agriculteurs du si peu œnophile Rudolf Steiner. Comme l’an passé, le corner de dégustation de l’offre de vins en vrac est reconduit pour soutenir, car « c’est le débouché des vins bios qui connaît le plus de difficultés en raison du surplus de volumes certifiés ces deux dernières années, même si les cours se maintiennent, et que ces volumes offrent des perspectives nouvelles à l’export », appuie Nicolas Richarme.