e temps commence à être long, et depuis les annonces du ministre Marc Fesneau lors de sa venue au salon Sitevi fin novembre à Montpellier (Hérault), Frédéric Rouanet ne tait plus son impatience. « Il faut respecter les 6 000 personnes qui sont venues manifester le 25 novembre à Narbonne. Ce n’est pas normal que ce soit aussi long », clame le président du syndicat des vignerons de l’Aude. Sans son ni image depuis les promesses de mesures exposées au Sitevi, Frédéric Rouanet dit sans détour son inquiétude alors que « ça y est, les caves versent des acomptes à la baisse » pour anticiper les difficultés financières de l’année en cours.
« Dans les caves ayant accueilli une récolte normale, les acomptes sont amputés d’un pourcentage, mais dans celles où la récolte a été faible, c’est catastrophique ! », clame le président du syndicat des vignerons de l’Aude. Il en veut au ministère, et au gouvernement, de ne pas avoir anticipé les demandes de la filière, notamment la demande des organisations audoises (conseil départemental, SVA, chambre d’agriculture, SVA 11, Vignerons indépendants et Coopération agricole) de rencontrer la Première Ministre d’alors, dans un courrier adressé le 9 octobre. « Si le ministre avait pris les choses en main dès la fin de l’été, il n’aurait pas attendu sa venue au Sitevi et la réunion en préfecture de l’Hérault pour nous poser des questions sur les demandes que nous lui adressions depuis des mois, on n’avait jamais travaillé comme ça avec un gouvernement auparavant », regrette encore Frédéric Rouanet.


Il se dit maintenant impatient de revoir le ministre de l’Agriculture, qui avait promis fin novembre un retour dans l’Hérault en janvier 2024 (engagement rappelé par le préfet de l'Hérault après l'opération des caddies de Noël à Béziers). A la décharge de Marc Fesneau, le temps suspendu du remaniement gouvernemental a pu ralentir l’avancée des dossiers (des réunions techniques auraient cependant eu lieu en janvier avec la filière vin). « Nous avons besoin d’une vision précise et claire, nous ne faisons qu’attendre avec l’impression que nos interlocuteurs n’ont aucune conscience du facteur temps qui est le nôtre. Il faut que ça bouge vite maintenant. Sans les mesures rapides attendues, la colère sera intenable », prévient encore le leader syndical audois.