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La crise viticole mérite mieux que des effets d'annonce pour 18 sénateurs
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Pression maintenue
La crise viticole mérite mieux que des effets d'annonce pour 18 sénateurs

Entre plafonds des minimis et budget insuffisant, 18 sénateurs occitans craignent que les engagements ministériels n’évitent pas l’impasse aux vignobles en difficulté, faute de mise en œuvre rapide de dispositifs de soutien à la hauteur des besoins exprimés.
Par Alexandre Abellan Le 05 décembre 2023
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La crise viticole mérite mieux que des effets d'annonce pour 18 sénateurs
Avis au ministre de l’Agriculture et à la première ministre : « ayez conscience que l’ampleur de la crise est telle, qu’elle nécessite que les mesures dites conjoncturelles soient opérantes dès le début de l’année 2024 » préviennent les 18 parlementaires mobilisés. - crédit photo : Olivier Bazalge (manifestation du 25 novembre 2023 à Narbonne)
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es parlementaires ne croient-ils plus au père Fesnoël ? Annonçant pour 2024 des aides à la trésorerie (reports d’annuité avec prêts bonifiés et fonds d’urgence musclé) et une demande française d’arrachage temporaire (une restructuration différée à valider par la Commission Européenne), les engagements du ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, ce mercredi 29 novembre à Montpellier (Hérault) n’apaisent pas les craintes de catastrophe industrielle pour le vignoble français en général, et celui d’Occitanie en particulier. Alertés par la manifestation de 6 000 vignerons ce samedi 25 novembre à Narbonne (Aude), 18 sénateurs d’Occitanie de plusieurs groupes politiques* signent ce 5 décembre une lettre non pas au père et à la mère noël, mais au ministre de l’Agriculture et à la première ministre, Élisabeth Borne, pour leur affirmer qu’« il est grand temps d’engager un Plan Marshall de la viticulture ! » avec la mise en place d’un fonds sanitaire viticole de 60 millions € porté par un amendement ce vendredi 8 décembre au Sénat.

Menés par le sénateur Sébastien Pla (Aude, Parti Socialiste), les parlementaires signataires l’affirment : « l’heure est grave ! » En difficultés économiques et commerciales, la filière achève d’être fragilisée par les aléas climatiques successifs, alors que « le système assurantiel actuel méconnaît cependant le caractère climatique de certains de ces sinistres, qu’il s’agisse du mildiou, conséquence directe d’un excès d’eau conjugué à des températures élevées, comme de la perte de ceps sur pied, du fait de la sécheresse, sur le littoral méditerranéen » alertent les signataires Prise entre le marteau de la « contraction des marchés » et l’enclume de la « vulnérabilité au dérèglement climatique », le vignoble mérite un plan de soutien à la hauteur de la crise pour ces sénateurs.

Régime de minimis agricole

Signataires qui critiquent auprès de Marc Fesneau « les difficultés de votre ministère à poser les solutions concrètes et adaptées ». Et de répondre à ses annonces du 29 novembre que « les dispositifs de soutien que vous proposez sont adossés au régime de minimis agricole, plafonné sur trois exercices fiscaux glissants par entreprise à 20 000 euros et au niveau national, à 1,25 % de la production annuelle. Vous ne pouvez ignorer qu’un grand nombre d’exploitants est donc susceptible d’être écarté des dispositifs d’aide évoqués, comme il y a fort à parier que la faiblesse de l’enveloppe proposée n’autorise le déploiement rapide, et ce, dès l’année 2024, des mesures de soutien proposées. » Et les signataires d’ajouter qu’« au vu des montants de crédits à engager pour permettre, dès 2024, la transition des exploitations, nous vous appelons donc solennellement à soutenir, lors des prochains débats dans le projet de loi de finances pour 2024, l’initiative que nous portons en créant un fonds sanitaire viticole de 60 millions d’euros [géré] au niveau des préfectures, pour une meilleure efficience. »

Ce vendredi 8 décembre, « j´interviendrai donc sur la mission agricole du budget 2024 et proposerai au vote l’amendement pour la création d’un fonds de soutien de 60 millions d’euros avec l’appui d’un maximum de mes collègues de la Région et au-delà des frontières de l’Occitanie, je l’espère » indique à Vitisphere le sénateur Sébastien Pla, notant que d’autres demandes sont reportées sans précision : « les questions sociales pour les départs et les nouveaux installés, comme celle du déploiement des aides à la filière aval et encore de l'aide au stockage ne sont pas davantage réglées ni financées ». En clair pour le vice-président du groupe d’études vigne et vin du Sénat : « sans budget, les mesures ne seront pas mises en œuvre dès le début d’année, ce qui va poser de sérieux problèmes pour les caves coopératives notamment à partir de mars. »

Mesures de soutien

Déjà copieux, le courrier parlementaire à l’exécutif demande également un accompagnement à l’accès à l’eau (pour déployer l’irrigation face au changement climatique), un soutien au renouvellement des générations dans le projet de loi d’orientation et d’avenir agricoles (« mesures sociales pour les sorties d’activité et mesures incitatives pour les jeunes exploitants »), un appui national à l’export des vins (avec des avancées sur la marque Sud de France)… Une véritable liste à la Prévert des mesures conjoncturelles et structurelles nécessaires pour renforcer la résilience stratégique de la filière : en passant des paroles aux actes. Une lettre au petit papa Fesnoël... qui ne veut pas tomber à Pla.

 

* : Il s’agit de Sébastien Pla (Aude, Parti Socialiste), Gisèle Jourda (Aude, Parti Socialiste), Franck Montaugé (Gers, Parti Socialiste), Christian Bilhac (Hérault, Rassemblement Démocratique et Social Européen), Hussein Bourgi (Hérault, Parti Socialiste), Henri Cabanel (Hérault, assemblement Démocratique et Social Européen), Denis Bouad (Gard, Parti Socialiste), Laurent Burgoa (Gard, Les Républicains),  Lauriane Josende (Pyrénées-Orientales, Les Républicains), Jean Sol (Pyrénées Orientales, Les Républicains), Jean-Jacques Michau (Ariège, Parti Socialiste), Alain Chatillon (Haute-Garonne, Les Républicains), Pierre Médevielle (Haute-Garonne, Les Indépendants - République et Territoires), Brigitte Micouleau (Haute-Garonne, Les Républicains), Claude Raynal (Haute-Garonne, Parti Socialiste), Philippe Folliot (Tarn, Union Centriste), Pierre-Antoine Levi (Tarn-et-Garonne, Union Centriste) et Viviane Artigalas (Hautes-Pyrénées, Parti Socialiste).

 

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Tous les commentaires (4)
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Dominique Le 06 décembre 2023 à 08:14:36
Tout à fait d'accord avec Albert. Ces filières vins décident de politiques aberrantes, fruits de petits arrangements entre des clans. Et quand ça s'écroule, elles vont jouer les pleureuses en jouant sur les petits vignerons dans la détresse ( due à leur action ). C'est effectivement indécent. Les interpros sont accréditées par l'Etat pour prélever des CVO. Elles ont ( ou avaient ) les moyens financiers d'agir, en plus de l'aval inconditionnel du ministère sur leurs orientations. Ceux qui ont conduit à ce désastre doivent donc dégager. C'est le principe de responsabilité. Dans une autre vie, j'ai travaillé pour une boîte américaine. Avec des résultats comme ça, il y aurait eu longtemps que ces gens auraient été envoyés pointer à Pôle Emploi. Sans indemnités.
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Albert Le 05 décembre 2023 à 18:46:38
Je ne peux plus admettre cette indécence .. la viticulture émarge aux aides UE depuis le début 80 (et le LR bénéficiait, lui, déjà dès 1977 d'un financement UE via la Directive LR liant arrachage/reconversion .. régime ensuite intégré au Rgt Conseil 458/1980 plus général sur l'aide à la restructuration). Si le bilan consolidé à ce jour de ces financements était dressé, ça ferait frémir. Quel gâchis .. Je tiens à souligner que le programme national viticole actuel (quinquennal - exercices financiers 2019 à 2023) injecte chaque année 280 Mio ? d'aides via quatre piliers (restruc, promo export, distill ss-produits, ..). Question : mais à quoi ont pu servir tous ces financements ? PS : la pancarte ".. nourrit .." ce serait mieux, non ?
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BioRev Le 05 décembre 2023 à 15:26:42
amandiculture industrielle Bio, c'est un peu un oxymore. Le bio n'est pas fait pour la culture intensive. Ce qu'il faut après récolte c'est une coopérative qui va conditionner les produits de façon industrielle. Cela permet de préserver an amont un paysage de polyculture extensive. De même pour les vins. Il faut des coopératives qui vinifient en Bio. Je suis d'accord avec vous, défiler la main tendue et en plus avec ceux qui vous font les poches, c'est pas raisonnable.
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Dumas Le 05 décembre 2023 à 11:50:52
On tourne en rond depuis 1980, date du début de la Prime d'Abandon Définitif (PAD) arrêtée en 2011. 30 ans se sont écoulés et nous en sommes toujours à solliciter l'Etat pour notre survie, comme si la vitiviniculture dans les plaines du Languedoc Roussillon, était l'unique possibilité de survivre!. Chacun sait que la déconsommation du vin, notamment du vin rouge tranquille, est un fait avéré inéluctable. Que seule la restructuration de la filière autour de la qualité sauvera la viticulture en languedoc roussillon. Que la production de masse n'a plus de sens économique avec l'arrivée de la Chine et d'autres nouveaux entrants posés sur du volume qu'importe la qualité. Que le Languedoc Rousillon produit des vins parmi les meilleurs du monde ( La Negly, Bertrand, Peyre Rose entre autres..), que l'axe de survie de la viticulture passe par l'explosion de cette qualité, MAIS, en même temps (comme dirait M.x), des viticulteurs devront se reconvertir ou abandonner. Si des aides sont à trouver d'urgence pour accompagner cette transformation, elles doivent s'orienter d'une part vers la création d'un marché Régional, voire National (l'amandiculture industrielle Bio), pour absorber cette reconversion qui permettra de traiter aussi le foncier abandonné à la végétation (58.6% des vignes arrachées), et soutenir l'ensemble de la filière, à la fois pour faire tampon durant le temps de mise en marché de la première production (7 à 8 ans), remembrer le foncier, organiser la nouvelle filière nationale, s'engager dans la mise en place d'une irrigation moderne à partir de retenues collinaires à créer, d'autre part épauler la filière dans l'accélération de mise en oeuvre de sa recherche qualitative opérationnelle, organisée en îlots, intégrant les avancées de la R&D et l'oenotourisme pour conduire le Languedoc Roussillon vers un véritable cluster viti-vinicole. Voilà le projet pour cesser de défiler sans but précis autre que tendre la main!.
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