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60 millions € demandés pour que le vignoble passe l’année et les suivantes
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Amendement
60 millions € demandés pour que le vignoble passe l’année et les suivantes

Des sénateurs socialistes proposent la création d’un fonds sanitaire viticole dans un amendement au Budget 2024 espérant ne pas être retoqué d’un revers de 49.3 par le gouvernement.
Par Alexandre Abellan Le 28 novembre 2023
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60 millions € demandés pour que le vignoble passe l’année et les suivantes
« Au regard des évolutions climatiques auxquelles doit s’adapter l’agriculture française, il est du devoir de la puissance publique d’anticiper les crises et accompagner les exploitants dans les bouleversements qu’ils pourraient avoir à subir » avertissent les sénateurs, dans la lignée des slogans des 6 000 manifestants de Narbonne ce 25 novembre. - crédit photo : Olivier Bazalge
A

ction syndicale, réaction sénatoriale. Après la manifestation de ce samedi 25 novembre à Narbonne (Aude), les sénateurs socialistes Franck Montauger (Gers) et Sébastien Pla (Aude) déposent un amendement au Projet de Loi de Finances pour 2024 (PLF 2024) pour créer un fonds de secours sanitaire dédié aux vignobles touchés par « des aléas climatiques exceptionnels » et doté de 60 millions d'euros par an. Soutenue par les autres sénateurs socialistes de la commission des affaires économique, la proposition d’aide pérenne au vignoble veut répondre aux difficultés de trésorerie engendrées par le millésime 2023 (« des épisodes de sécheresse voire d’aridité ou des périodes d’humidité conjuguées à des températures élevées » indique l’exposé de l’amendement) et aux défis du changement climatique pour l’avenir (avec « l’indemnisation des exploitants dans la durée en cas de réitération de ces épisodes climatiques extrêmes »).

Sont visés le mildiou et la sécheresse pour leur ampleur, et la mise en défaut des assurances climatiques... Ainsi que les situations commerciales tendues. « Cette situation inédite où se conjuguent contraction des marchés et vulnérabilité au dérèglement climatique appelle à des moyens renforcés » alertent les sénateurs, avertissant que faute d’aides rapides, « la viticulture française, ce fleuron de notre balance commerciale à l’export, risque de ne pas en ressortir indemne et, de perdre ses plus ardents ambassadeurs ». En cours de dépôt, la proposition de fonds sanitaire viticole est déjà soutenue par des représentants de la filière vin.

Réagir aujourd’hui et avec anticipation

Dans un communiqué commun, la Confédération Nationale des producteurs de vins et eaux de vie de vin à Appellations d'Origine Contrôlées (CNAOC), les Vignerons Coopérateurs, la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA), les Vignerons Indépendants de France, l'Association Générale de la Production Viticole (AGPV) et la Fédération des vins IGP demandent la mise en œuvre de l’amendement « pour agir vite face aux risques non assurables » et « couvrir l’ampleur des dégâts associés au mildiou […] conséquence directe du réchauffement climatique [qui] n’est pourtant pas considéré comme un risque assurable à ce jour ». Pour la filière vin, il est nécessaire de se doter d’un nouvel outil de soutien aux vignobles mis à mal : « il faut donc réagir aujourd’hui et avec anticipation pour éviter que toute une filière ne soit au pied du mur demain ! »

Comme le rapporte Jérôme Bauer, le président de la CNAOC, « pour les bassins les plus au Sud, c’est une année noire : pour les AOC Cabardès, Malepère et Limoux par exemple, c’est 35 à 40 % de pertes moyennes associées au mildiou d’après les estimations (dont 50 % sur le bassin limouxin pour le seul cépage mauzac). En AOC Bordeaux rouge, le millésime 2023 atteindrait 1 à 1,1 million d’hectolitres de vin avec l’impact du mildiou et la baisse des surfaces revendiquées. »

Parcours parlementaire

Mobilisant sénateurs et représentants du vignoble, l’amendement doit désormais convaincre la commission des affaires économique du Sénat, puis une majorité de sénateurs et ensuite convaincre à l’Assemblée Nationale. Ce qui n’est pas gagné. Comme en témoigne l’amendement pour les allègements de charges des viticulteurs employeurs du sénateur Sébastien Pla, voté à la chambre haute, mais supprimé à la chambre basse dans le projet de loi de finances pour la Sécurité Sociale (PLFSS), qui a été adopté par l’action du 49.3 du gouvernement ce jeudi 23 novembre. « En supprimant ce mécanisme progressif, l’Assemblée Nationale refuse l’aide réclamée par les exploitants employeurs les plus en difficulté » regrette le sénateur Sébastien Pla, qui milite pour un fonds sanitaire viticole de 60 millions € en complément/supplément du fonds d’urgence de 20 millions € proposé par le député Jean-René Cazeneuve (Renaissance, Gers) et adopté ce 22 novembre (par un accord entre députés et sénateurs).

Poudre de perlimpinpin

Demandant un fonds d'urgence de 60 millions € à l’origine, la filière vin souhaite non seulement un outil mieux dimensionné à ses besoins, mais aussi moins limité dans son déploiement. Le fonds d’urgence étant encadré par le régime européen des minimis agricole, qui plafonne à 20 000 € sur trois ans les montants de ces aides. « Ce fonds d’urgence de 20 millions d’euros n’est rien plus qu’un effet d’annonce, les viticulteurs ne sauraient se laisser berner par de la poudre de perlimpinpin ! » réagit le sénateur Sébastien Pla, qui appelle le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, à annoncer un soutien lors de son passage pour le salon Sitevi à Montpellier (Hérault), avec un rendez-vous de travail avec la filière viticole ce mercredi 29 novembre à la préfecture départementale.

L’amendement socialiste doit être étudié la semaine prochaine au Sénat. Qui a par ailleurs rejeté ce lundi 27 novembre un amendement proposant un prix minimum par unité d’alcool du vin.

 

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Tous les commentaires (4)
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Dumas Le 28 novembre 2023 à 09:57:42
Sans un projet de conversion de la vigne vers une autre culture (l'amande Bio) rien ne sera possible. Les Sénateurs ont été les fossoyeurs de cette filière dans le Languedoc-Roussillon. Ils ont vu l'effondrement du marché du vin rouge tranquille dès les années 70. Ils ont tout fait pour sortir le vin des mesures antialcooliques (loi Evin) afin de protéger leur électorat. Aujourd'hui ils demandent aux citoyens de financer une filière à l'agonie sans porter aucun autre projet pour la sortir de cet écueil. 58,6% des anciennes parcelles de vigne arrachées avec prime, mitent le Languedoc Roussillon de foncier recouvert d'une végétation spontanée sans affectation. Ceux qui accompagnent la vitiviniculture du languedoc Roussillon au cimetière par des soins palliatifs (olives, amandes, pistaches, grenades...) n'aident en rien à une sortie de crise par le haut. L'Amande Bio est LE marché porteur d'avenir. MAIS, car il y a un mais, sans les pouvoirs publics rien ne sera possible. C'est à eux de traiter le premier problème : l'irrigation dédiées à la viticulture et aux vergers (retenues collinaires), le Remembrement des anciennes parcelles... Ce sont eux les responsables de la situation, pas les viticulteurs qui supportent très mal les dégats causés par l'indécision des élus. Des scénarios ont été élaborés et proposés à la suite des Conseil de bassin dès 2011, sans suite. L'effondrement du marché du vin rouge tranquille en Languedoc Roussillon est LE moteur de ce drame sans que personne n'accepte de créer une nouvelle filière rentable. Adapter la filière vitivinicole à un marché en pleine transformation c'est accepter que beaucoup de viticulteurs ne pourront s'y intégrer.ils devront passer à une autre production après reconversion et formation. Ils devront être accompagné jusqu'à la première production de leur nouveau métier. Pourquoi pas une filière "amandes Bio" en Languedoc Roussillon en remplacement de la vigne?
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ericcochet Le 28 novembre 2023 à 08:16:18
il faut se résoudre à l'évidence, cette filière doit se remettre en question : changements climatiques, marchés en berne à l'international, baisse de la consommation. A quoi bon subventionner une filière pour qu'elle "continue comme avant", si les débouchés ne sont plus là ? Sans parler de la question de l'eau, plus qu'essentielle. Laisser cette question de la gestion de l'eau entres les mains des viticulteurs est un non sens.
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PPLR Le 28 novembre 2023 à 07:00:14
On est encore à côté de la question de fond. Peut-on encore cultiver la vigne partout où on la cultive aujourd'hui ? L'irrigation oui mais pas pour des cultures non essentielles aux besoins alimentaires, et quand il n'y a aucune autre solution. La ressource devient trop rare. Les aides conjoncturelles ne sont que des pansements sur des jambes de bois. C'est l'ensemble du modèle agricole qu'il faut revoir avec un état qui accompagne les transitions vers une agriculture d'avenir, pas un état qui saupoudre les aides pour maintenir un système qui finira de toute façon par s'éteindre. Le vin est le deuxième poste excédentaire de notre balance commerciale c'est tout ce que gouvernement voit. Pas de vision long terme. C'est aussi et surtout aux acteurs du monde agricole de proposer des modèles pérennes, nous sommes les mieux placés pour le faire mais pour ça il faut savoir renoncer à certaines visions passéistes.
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augustin Le 28 novembre 2023 à 06:03:34
On ne peut être que intrigue par la disparité actuelle du traitement de la crise viticole francaise entre le sud est et le sud ouest. Alors que la manifestation de Narbonne a deja eu lieu et que la proposition de fonds spécial est deja à l agenda de l assemblée ....la région de Bordeaux joue encore les mijaurees et les belles endormies sur cette fin novembre 2023. Sur le terrain, soit les viticulteurs de la base sont littéralement trop ko pour réagir ...soit le couvercle de la marmite civb est peut encore trop bien vissé par une poignée de courtiers de négociants et de puissants viticulteurs . Gare cependant , les pouvoirs publics ne doivent pas se fier à l eau , pardon le vin , qui dort... Les récentes déconvenues liées à l arrachage, la distillation , la campagne de publicité et plus récemment les injonctions pathétiques de migration pèle mêle vers ...polyculture ,photovoltaique ou encore bio ...ont suscite la mefiance puis la déception... La colère n est pas loin et les agriculteurs bordelais , sans reverser encore la table ...renversent déjà leurs panneaux signalétiques... Gageons qu ils n en resteront pas la , du moins si la prochaine AG du civb prevue le 11 decembre ne change pas la donne pour 2024 et que le comité animé par la préfecture (et le désormais tres sage collectif viti 33 )se borne à une mesurette ( comme la modeste réforme de l assiette de la contribution volontaire obligatoire ).Il va falloir en effet beaucoup plus pour relancer la machine et surtout retablir la solidarité entre viticulteurs , puis avec courtiers et négociants .Ce qui , a ce jour , n est pas gagné à Bordeaux ,contrairement à Narbonne !
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