la tête de la « plus grosse base de données viticoles », les laboratoires Dubernet comprennent de mieux en mieux comment les paramètres du sol influencent le comportement de la vigne et les caractéristiques du vin. Ce 7 novembre, les équipes du groupe a réuni ses plus gros clients pour leurs présenter des études inédites.
Chef de zone Sud-Est pour Terra Mea, Matthieu Chazalon indique d’abord aux vignerons que « plus le sol contient de matière organique, plus il renferme de microorganismes et plus ces microorganismes sont actifs ». Sur un graphique reprenant les résultats d’un millier d’analyses, l’ingénieur-œnologue montre que le nombre de bactéries vivantes varie du simple au double entre des sols contenant moins d’1% de matière organique et des sols en contenant au moins 2%.
Pour améliorer la vie des sols, il explique à l’auditoire qu’il faut aussi s’intéresser au ratio entre la teneur en matière organique et la teneur en argile. « Le ratio médian de nos analyses est de 7% alors qu’il faudrait qu’il soit proche de 17% pour que les champignons se développent bien » continue-il.
Bonne nouvelle, d’après les 1200 analyses réalisées par Dubernet, Matthieu Chazalon assure qu’entre 0 et 200 ppm le cuivre n’a pas d’impact sur les différents microorganismes. Il explique ensuite que l’aspersion est plus efficace que l’irrigation au goutte-à-goutte et insiste sur l’intérêt de l’enherbement et des couverts végétaux. « Il faut limiter le travail du sol même s’il reste nécessaire en zone méditerranéenne car il y a quatre fois moins de bactéries et de champignons dans un sol labouré 15 jours plus tôt ».
Directeur technique de Terra Mea, son collègue Guillaume Desperrières prend le relai pour décrire comment la vie des sols impacte la physiologie de la vigne et la qualité des vins. « Nos analyses nous ont permis d’établir un lien entre le nombre de bactéries vivantes dans le sol et la teneur en azote assimilable des moûts est largement influencée par le nombre de bactéries vivantes dans le sol » commence-t-il.
En comparant différentes modalités de couverts végétaux, les laboratoires Dubernet ont aussi montré que la vigne a besoin de champignons mycorhiziens pour assimiler le phosphore avant qu’il ne soit piégé par le calcaire.
Pour arrêter de « mettre des camions et des camions d’acide tartrique dans les cuves pour abaisser le pH », Guillaume Desperrières explique aux vignerons qu’il ne faut plus considérer le potassium comme l’élément qui fait le kilo et le degré à la vigne, mais mieux choisir les porte-greffes et bien entretenir les sols pour faire monter les rendements.
Par ailleurs, même en l’absence de chlorose, Guillaume Desperrières a remarqué lors d’essais sur roussanne et cabernet-sauvignon que des apports de fer peuvent augmenter la productivité de la vigne jusqu’à 30% dans les parcelles qui en renferment moins de 20 mg par kg. « Mais comme pour le phosphore, la vigne a besoin de champignons mycorhiziens pour assimiler le fer » prévient-il. Idem pour le manganèse.
A partir de 30 000 analyses de pétioles, les laboratoires Dubernet ont enfin fait le lien entre les problèmes de coulure sur grenache et les niveaux de zinc, influencés par la teneur des sols en bactéries.