ritiquant toujours les demandes d’arrachage de vignes en France, le Mouvement de Défense des Exploitants Familiaux (MODEF) appelle l’État à fixer un prix plancher fixé et garanti pour les vins. « La distillation est une mesure de crise, elle tire les prix vers le bas » alerte le syndicat minoritaire dans un communiqué, estimant qu’« il faut que l’État prenne conscience que les viticulteurs sont au plus mal. Le MODEF craint une catastrophe sociale en viticulture ! Aujourd’hui, les viticulteurs ne pourront pas tenir avec des prix aussi bas. La situation économique des exploitations est difficile, les trésoreries sont dans le rouge. »
Réagissant à la manifestation du 19 octobre dernier à Narbonne (Aude), le MODEF n’évoque pas dans son communiqué les actions de blocage et de casse qui ont suivi à la frontière espagnole, mais se concentre sur les raisons de la colère, soit « une crise sans précédent : une baisse de récolte dans le Sud, des prix payés aux producteurs en forte diminution, des charges qui ont explosé de 40 %, une envolée hallucinante des prix de matières sèches, la déconsommation de rouge, l’inflation qui limite le pouvoir d’achat des consommateurs et freine les achats de vin… »
Face aux impasses économiques qui s’annoncent et au désespoir humain qui monte, le MODEF propose donc « un prix plancher fixé et garanti par l’État : 100 €/hl pour les vins de table, 160 €/hl pour les vins IGP, 200 €/hl pour les vins AOP et 260 €/hl pour les vins bios ». Ainsi que « le paiement d’un acompte de 15 % à chaque fois qu’un contrat est signé », le lancement par le ministère de l’Agriculture d’« une cellule de crise avec la participation de tous les syndicats agricoles », « la création d’un fonds de solidarité pour les viticulteurs d’un milliard d’euros », « la prise en charge des cotisations sociales de la MSA », la fin des autorisations de plantations nouvelles et « le retour des droits de plantation », « une aide à l’hectare pour les viticulteurs bios », « une augmentation des salaires et des pensions »…