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Le Modef ne veut pas d’arrachage de vignes, mais d’une garantie des prix du vin par l’État
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Revendications syndicales
Le Modef ne veut pas d’arrachage de vignes, mais d’une garantie des prix du vin par l’État

Le syndicat des exploitations familiales demande un prix minimum de 100 €/hl pour les vins sans indication géographique, 160 € pour les IGP, 200 € pour les AOP et 260 € en bio. Ainsi que le retour aux droits de plantation.
Par Alexandre Abellan Le 03 octobre 2023
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Le Modef ne veut pas d’arrachage de vignes, mais d’une garantie des prix du vin par l’État
Didier Gadéa porte la demande de prix fixés pour les vins. - crédit photo : Modef (visioconférence de presse du 29 septembre)
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roit dans ses bottes, le postulat du Mouvement de Défense des Exploitants Familiaux pose que « ce n’est pas la faute du viticulteur, ce n’est jamais la faute du viticulteur si on se retrouve dans des difficultés économiques où l’on nous explique qu’il faut arracher les vignes » indique Didier Gadéa, secrétaire général et président de la commission viticole du Modef, lors d’une conférence de presse ce vendredi 29 septembre à la chambre d’agriculture de Lattes (Hérault). Annonçant défendre becs et ongles ses revendications, Didier Gadéa précise qu’au Modef « on ne se soumettra pas aux lois du marché. C’est ça aujourd’hui, on nous dit de se soumettre en permanence aux lois du marché. Nous sommes uniquement et exclusivement engagés dans la défense des intérêts des paysans, c’est-à-dire nos intérêts à nous, qui sommes paysans. »

Comme pour les élections présidentielles de 2022, le syndicat agricole demande un prix plancher fixé et garanti par l’État : « 100 €/hl pour les vins de table (VSIG), 160 €/hl pour les vins IGP, 200 €/hl pour les vins AOP et 260€/hl pour les vins bio » liste Didier Gadéa. Le syndicat se positionne également pour le paiement d’un acompte de 15 % à chaque fois qu’un contrat d’achat est signé, pour la plantation de cépages résistants à proximité des habitations, pour une aide à l’hectare des viticulteurs bio en difficulté, pour une retraite minimale à 1 300 € net… Et pour un retour au système des droits de plantation qui ont été remplacés par les autorisations de plantation en 2015. Pour Didier Gadéa, la règle du 1 % de croissance fait augmenter de 8 000 ha/an le vignoble français depuis 8 années, soit « 64 000 hectares, comme le département de l’Aude » alors que l’Espagne et l’Italie peuvent aussi planter.

Aides détournées

Pour Didier Gadéa, il faut revenir à un encadrement des surfaces viticoles pour gérer l’existant sans l’arracher. Toujours opposé à l’arrachage, le viticulteur de Montagnac critique l’outil bordelais d’arrachage sanitaire : c’est « une enveloppe qui est normalement dédiée à l’arrachage sanitaire, style flavescence dorée. […] Ce sont des aides détournées », alors que l’« on rappelle que le département Gironde est un très très bon élève : c’est le premier département viticole de France, 115 000 ha de vigne produisant 5 millions hl de vin, c’est le premier département bio de France et le premier département AOC… autrement dit, il coche toutes les bonnes cases et il se retrouve dans la panade. »

Précisant son propos à Vitisphere, Didier Gadéa indique qu’« aujourd’hui tombe sur Bordeaux, mais ça aurait pu tomber ailleurs. Tout ça c’est le résultat d’une politique de déstructuration orchestrée et voulue politoquement. Ce n’est pas un hasard. » Et de citer les « accords secrets » sur l’importation française de vin algérien de 1962 à 1970 (« le négoce se fait de l’argent, les viticulteurs distillent. Ne pas connaître son histoire c’est être condamné à la revivre ») et le décret européen créant l’Organisation Commune du Marché du vin (OCM) fixant un seuil de prix annuel pour les vins en fonction des prix les plus bas au niveau européen (« On utilisait la misère dans laquelle était maintenue les viticulteurs du sud de l’Italie pour faire baisser le revenu des autres viticulteurs européens » indique Didier Gadéa). Faisant de la rémunération minimale et de la production maximale la mère des batailles, le porte-parole du MODEF ne croit pas dans une crise venue des seuls changements de consommation : « ce n’est jamais dû au hasard » conclut-il, restant droit dans ses bottes.

 

 

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Tous les commentaires (4)
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Dumas Le 17 octobre 2023 à 08:54:49
Tous les viticulteurs analysent la vitiviniculture à travers le seul prisme qu'ils semblent connaître - Le Chiffre d'agffaires nait de leur produit, comme si le marché ne modulait pas la production. Ils ignorent la déconsommation inéluctable des vins, notamment celle du vin rouge tranquille, se bouchant les yeux la bouche et les oreilles pour ne pas accepter l'évidence. Il fonctionnent un peu comme le fabriquant de clous tordus qui s'indigne de ne rien vendre!.
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Renaud Le 06 octobre 2023 à 22:22:10
Au delà des détails dogmatiques. La confluence pour une protection des vignerons par le prix ne peut être négligé. Mais elle ne peut être mis en contre partie d?autres mesures socialement devenues indispensables comme l?arrachage.
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Olivier Le 03 octobre 2023 à 20:58:27
200eur/hl net en AOP alors qu'à Bordeaux les cours sont à 78eur/hl ? LoL
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Dominique Le 03 octobre 2023 à 20:29:26
Pendant qu?on y est, il faudrait aussi rendre obligatoire la consommation quotidienne d?une quantité minimale de vin. Qu?on maintienne une monoculture de la vigne, même si personne ne boit plus comme avant. On pourrait solliciter les russes et/ou les ukrainiens pour qu?ils donnent du vin français et du courage aux soldats qui montent au front comme en 14. Trêve de plaisanterie : ils ont bu un mauvais assemblage à la commission viticole du MODEF ? On dirait un remake de « Good Bye Lénine », le retour de l?économie administrée et du Gosplan.
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