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Plantation différée et arrachage "social" attendus dans le vignoble gardois
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Entre Rhône et Languedoc
Plantation différée et arrachage "social" attendus dans le vignoble gardois

Dans le Gard, le nouveau préfet Jérôme Bonet s'est prêté à la traditionnelle tournée des vendanges. Dans un vignoble grêlé en mai dernier, la profession lui a fait part du besoin d'ajustement du potentiel de production entre replantation différée et arrachage définitif pour les plus âgés.
Par Olivier Bazalge Le 29 septembre 2023
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Plantation différée et arrachage
Anthony Bafoil (à g.) présente les demandes de la coopération au préfet Jérôme Bonet (à dr.) aux côtés du président des Vignerons indépendants du gard Pierre Jauffret (2ème à g.) et du président des Vignerons du Sommierois Régis Combernoux (2ème à dr.) - crédit photo : O.Bazalge
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’il n’y a plus de viticulteurs dans le Gard, il n’y aura pas grand-chose d’autre à la place ». Lors de la 1ère tournée des vendanges du nouveau préfet du Gard, Jérôme Bonet (nommé le 21 août), le président des Vignerons coopérateurs gardois Anthony Bafoil n’y est pas allé par quatre chemins pour planter le décor de la viticulture gardoise au nouveau plus haut représentant de l’Etat dans le département. Parmi les mesures demandées par la filière, et énumérées au préfet, Anthony Bafoil n’a pas manqué de réclamer les mesures « de replantation différée » et « d’arrachage social » qui permettraient d’ajuster le potentiel de production viticole.

D’un côté, un mécanisme de replantation différée permettrait de retirer une partie du potentiel de production « tout en laissant aux jeunes la possibilité de replanter plus tard, une fois qu’ils ont développé leur activité et leurs marchés, idéalement 8 à 10 ans après l’arrachage », décrypte Gérard Bancillon, de la Confédération des vins IGP de France et de la coopérative gardoise des Collines du Bourdic. De l’autre, un besoin d’arrachage définitif de dignité, « qui offrirait des conditions de sortie d’activité acceptables pour ceux qui ont travaillé leurs vignes toute leur vie, et qui ne doivent pas s’arrêter sans qu’il ne leur reste rien », défend Anthony Bafoil. Quelles que soient les facettes qu’il peut prendre, l’arrachage d’une partie du vignoble, dans le Gard et plus largement en Languedoc, est donc bien présent dans les solutions envisagées par la filière face à des machés en baisse.

Trésoreries fragilisées

Portée par la coopération agricole, cette nécessité d’arrachage va nécessiter un cheminement plus long que d’autres mesures exposées par Anthony Bafoil et la filière au nouveau préfet gardois. « Des aides à la plantation dues par la région Occitanie à des vignerons sont en retard de paiement, fragilisant encore la trésorerie d’exploitants », lance-t-il, avant de demander à ce qu’une aide au stockage vienne aussi faire souffler les trésoreries de caves en difficulté face au ralentissement des marchés. Anthony Bafoil rappelle que « toutes les structures ne sont pas au même niveau de difficulté », mais rappelle au préfet qu’il ne faut pas oublier l’accompagnement des coopératives dans le rôle « d’amortisseur social » qu’elles jouent en absorbant les effets directs des crises vis-à-vis de leurs adhérents.

Avant cet arrêt à la coopérative des Vignerons du Sommiérois, le préfet avait d’abord découvert l’exploitation de François Robelin, qui a repris en 2009 le domaine familial de l’Escattes, à Calvisson. Car outre le mildiou ou la sécheresse, c’est l’épisode de grêle du 23 mai dernier, à l’ouest du département, qui a particulièrement marqué la campagne culturale 2023 dans le Gard. « Les experts ont reconnu 77 % de pertes de récolte pour notre exploitation suite à cette grêle », explique celui qui exploite les 22 ha de la propriété familiale. Certifié AB depuis 2013, sa cuverie peu remplie illustre sa faible production 2023. « 270 hl au lieu des 800 hl habituels », situe-t-il, « sachant que les canicules estivales sur des vignes mal en point par la grêle n’ont pas aidé ».

Etat facilitateur ?

Même assuré, le vigneron a expliqué au représentant de l’Etat combien ce manque de volumes disponibles va l’obliger à des arbitrages auprès de sa clientèle, et les risques de pertes de marchés qui se profilent lorsqu’un client ne peut être livré. Consacrant chaque année 15 % de ses volumes à de la vente en vrac « pour assurer plus rapidement de la trésorerie », François Robelin a également décrit au nouveau préfet l’apathie d’un marché vrac du bio « à l’arrêt, sans aucune offre pour le volume de 2022 dédié à ce débouché vrac ».

Issus de la coopération ou particuliers, les responsables professionnels de la filière présents ont enchainé en listant au préfet les vents contraires qui se cumulent et pèsent sur la trésorerie des exploitations. Dégâts de sangliers, explosion du prix du verre et des matières sèches, coût de l’énergie, inflation, baisse de la consommation, image du vin écornée par les hygiénistes... Les griefs ne manquent pas. Pierre Jauffret, président des Vignerons indépendants du Gard, insistant également sur le nécessaire accompagnement promotionnel et commercial de la profession sur les marchés, « d’autant plus à l’export, où un vigneron qui se déplace est également promoteur de toute sa région », appuie-t-il. Misant sur l’honnêteté intellectuelle plutôt que sur des effets d’annonces, Jérôme Bonet, qui a grandi dans une exploitation agricole, ne s’est engagée sur aucune proposition, rassurant simplement l’auditoire par « la promesse que le lien ne sera jamais rompu entre nous, même s’il y aura nécessairement des désaccords ». Satisfait d’avoir affaire à « une profession particulièrement structurée, je vous réitère une des lignes prioritaires de la feuille de mission qui m’a été fixée : faire de l’Etat un facilitateur pour adapter les accompagnements et les règles à la réalité du terrain ».

 

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