ualifiée de « très abondante », d’« énorme », voire d’« exceptionnelle », la vendange de Cognac en cours depuis le 18 septembre redonne le sourire à tous les viticulteurs.
« Les rendements dépassent souvent les 200 hl/ha » témoigne Magdalena Girard, conseillère viticole pour la Chambre d’agriculture de Charente-Maritime. « Et comme nous n’avons pas eu d’aléas climatiques, tout le monde en profite » indique Anthony Brun, président de l'Union Générale des Viticulteurs pour l'AOC Cognac (UGVC).
Les charentais en viennent à manquer de place pour loger les vins. « Plusieurs distillateurs ont dû mettre leurs chaudières en route dès la semaine dernière » continue Anthony Brun.
Au 5 octobre, les quelques grappes d’ugni blanc encore sur pieds affichaient un titre alcoométrique volumique potentiel (TAVP) de 10,4. « Rapporté au volume, ce n’est pas si bas » explique Magdalena Girard. « Et malgré la chaleur de la fin d’été, l’acidité n’a pas trop dégringolé » ajoute Anthony Brun.
A l'exception de quelques lots attaqués par l’oïdium, les vinifications sont très faciles. « Les fermentations se terminent en 4 jours sans besoin de rajouter de l’azote à 1030 de densité » détaille Sandrine Lucas, œnologue à la Chambre.
Les viticulteurs ont bien géré les températures élevées en récoltant tôt, en mélangeant les moûts pressés le matin et l’après-midi, en faisant ruisseler de l’eau sur les cuves ou en les équipant de ceintures de froid. « Il n’y aura pas de problèmes de sucres résiduels » parie l'oenologue. « Toutes les conditions sont réunies pour obtenir des eaux-de-vie de qualité » renchérit Anthony Brun.
En septembre, la section d’Organisme de Défense et de Gestion (ODG) a validé la proposition du comité permanent de l’interprofession de fixer le rendement annuel maximum autorisé à 10,50 hectolitres d’alcool pur par hectare (hl AP/ha) pour répondre aux besoins commerciaux de la filière charentaise et reconstituer la réserve climatique des viticulteurs.