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Dans le cœur de l'action et des interrogations de la distillation de crise
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Retour de terrain
Dans le cœur de l'action et des interrogations de la distillation de crise

Le groupe coopératif UDM vient de terminer le traitement des volumes concernés par le premier bloc de distillation. La prochaine tranche démarrera après le 15 octobre, mais les distillateurs espèrent quelques aménagements pour absorber sans accrocs l'ensemble des volumes.
Par Olivier Bazalge Le 05 octobre 2023
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Dans le cœur de l'action et des interrogations de la distillation de crise
Bruno Guin et Hugues Maignan devant le site de Vauvert, où 200 000hl ont été distillés lors de cette 1ère tranche - crédit photo : O.Bazalge
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hez l'Union des Distilleries de la Méditerranée (UDM), groupe coopératif de distilleries basé à Vauvert, dans le Gard, la mise en route de la distillation de crise ne s’est pas faite sans quelques nœuds au cerveau. Alors que la mesure de distillation a été annoncée le 6 février par le ministre de l’agriculture, « la validation effective par FranceAgriMer n’est parvenue que le 6 juillet (suite à l'appel à manifestation d'intérêt fin juin, ndlr) », déroule Hugues Maignan, directeur général du groupe UDM. Dès avril, le groupe de distilleries était prêt à engager cette campagne de distillation exceptionnelle à laquelle ont souscrits 558 adhérents de l’UDM, « pour des volumes allant de 30 hl pour le plus petit à plusieurs dizaines de milliers d’hectolitres pour le plus important », ajoute le directeur. Juin et juillet étant les périodes d’activité de production les plus creuses, commencer la distillation début juin aurait facilité la tâche des distilleries.

Alors que les marcs et premières lies de 2023 allaient arriver entre août et septembre, « la plupart des salariés ont pris leurs congés en juillet pour que nous démarrions la distillation des vins fin juillet à Olonzac et début août à Vauvert », décrit Hugues Maignan. « Mais nous faisons face, c’est aussi notre rôle d’être là quand la profession en a besoin dans une situation difficile », acte Bruno Guin, président du groupe coopératif UDM. Après avoir mobilisé deux de ses 4 sites de production ( Olonzac et Vauvert), UDM a achevé fin septembre le traitement 280 000hl de vins éligibles pour la 1ère tranche de distillation, un peu plus du quart des souscriptions qui lui sont attribuées.

Quelle réfaction?

« La souscription à la distillation de nos adhérents représentent 1 million hl, sur les 4,4 Mhl souscrits au national », poursuit Hugues Maignan. Avec 200 M€ disponibles au lieu des 303 M€ nécessaires à la distillation de l’ensemble des volumes souscrits, le président de l’UDM, qui est également président de la fédération nationale des distilleries coopératives vinicoles, attend impatiemment d’avoir des informations plus précises « sur le niveau de réfaction, sachant qu’en plus chaque souscripteur est libre de retirer jusqu’à 20 % des volumes souscrits selon la tournure que prend sa récolte 2023 ».

La colonne de Vauvert a absorbé 6 000 hl de vin/24h - OB

Outre le plan de charge de l’outil de distillation (260 hl/h à Vauvert et 200 hl/h à Olonzac), c’est toute une logistique de collecte, approvisionnement et stockage de volumes de vins, ainsi que la gestion des rotations horaires et des congés des salariés que l’UDM et l’ensemble des distilleries concernées ont dû gérer en plus de leurs activités habituelles. « Avec une collecte qui s’étale de la Champagne jusqu’au Pyrénées-Orientales, la partie transport est certainement la plus compliquée », étale Hugues Maignan, « ainsi que tout ce qui touche à la dépollution ». L’alcool pur distillé ne représentant que 12 à 14 % des volumes, c’est plus de 240 000 hl de vinasses qu’il a fallu dépolluer par épandage à Vauvert et en bassins d’évaporation à Olonzac. « Ce qui s’est plutôt bien passé pendant la saison estivale, mais qui sera certainement moins rapide pour la 2ème tranche qui va démarrer après le 15 octobre, avec des conditions moins favorables à l’évaporation », rebondit Bruno Guin. Annuellement, l’UDM traite 200 000 tonnes de sous-produits viticoles (marcs et lies) sur le million traité en France. « Nous dépolluons chaque année l’équivalent d’une ville comme Marseille », image le président de l’UDM.

Plus de latitude

A compter du 15 octobre, les distillateurs auront 10 semaines pour réaliser la 2ème tranche (financement de 80 M€). « C’est la période où l’outil industriel est le plus sollicité pour les autres activités de distillation », explique Bruno Guin, qui, en tant que président de la fédération des distilleries coopératives, souhaiterait obtenir un délai supplémentaire. « FranceAgriMer veut conserver tout le mois de janvier pour procéder aux contrôles, afin que les paiements puissent être réalisés en février 2024. Deux semaines supplémentaires de distillation en janvier nous aideraient beaucoup, sinon, d’ici fin d’année 2023, nous devrons prendre les vins à distiller et ne pourrons traiter qu’ensuite les lies des », conclut-il. Pour la seule UDM, ce sont 170 caves coopératives et 5 000 caves particulières qui sont concernées, de quoi situer le volume de lies que les caves devraient stocker. La dernière tranche de distillation (40 M€ du fonds de crise européen) pourra être réalisée sur l’ensemble de l’année 2024.

La rémunération de 5 €/hl ne couvre pas nos coûts de fonctionnement

Appelant à une adaptation des services de FranceAgriMer pour fluidifier le travail des distilleries, Bruno Guin rappelle également que la fin de la 1ère tranche s’est réalisée alors que les vinifications étaient commencées, « avec des journées où nous avons accueillis jusqu’à 150 citernes et bennes de marc par jour à l’entrée du site de Vauvert ». Si sa trésorerie lui a permis de faire face à ce surplus, le président de l’UDM demande un peu de mansuétude. « C’est notre filière, donc nous assurons notre rôle. Mais la rémunération de 5 €/hl ne couvre pas nos coûts de fonctionnement, entre trésorerie pour les transports et coûts de distillation. Ce sont les ventes d’alcool qui doivent nous permettre d’atteindre l’équilibre, bien que le sujet de l’énergie nous préoccupe. Vu ce qui s’était passé à l’approche de l’hiver dernier, si le prix du gaz augmente, nous ne serons pas à l’équilibre ».

 

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