menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Commerce/Gestion / Ce négociant appelle à un prix minimum des vins de Bordeaux
Ce négociant appelle à un prix minimum des vins de Bordeaux
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Iconoclaste
Ce négociant appelle à un prix minimum des vins de Bordeaux

Constatant une "bataille des prix" nivelant les marges des vins rouges AOC par le bas, le nouveau PDG du négoce Bouey regrette que la filière bordelaise ne puisse pas piloter sa valorisation.
Par Alexandre Abellan Le 21 septembre 2023
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Ce négociant appelle à un prix minimum des vins de Bordeaux
« Tant qu’il n’y a pas de régulation collective, il n’y aura pas d’issue » avance Jacques Bouey. - crédit photo : Maison Bouey (Sébastien Billant)
E

n pleine mutation, les vins de Bordeaux connaissent des « temps chahutés » résume Jacques Bouey, désormais PDG du négoce éponyme (10 millions de bouteilles vendues annuellement). Ayant cédé son agence de communication à Paris l’an passé, il ajoute à la présidence qu’il assurait déjà la direction de la maison familiale, Stéphane Lefebvre, son précédent directeur général, venant de faire valoir ses droits à la retraite. Pouvant encore poser un regard encore extérieur sur la crise de commercialisation des vins de Bordeaux, Jacques Bouey estime que « tout le sujet à Bordeaux, c’est la création de valeur aujourd’hui. Et le négoce ne joue pas du tout cette carte. On n’est pas dans un cycle de construction de valeur, mais on en fait disparaître dans une bataille de prix. »

Dans ce contexte de tension tarifaire, la surproduction de vins rouges pèse sur les stocks, poussant nos « collègues [négociants] et néanmoins amis à balancer des stocks à des prix qui ne sont pas raisonnables » soupire-t-il, regrettant une carence de régulation : « le drame est le manque de gouvernance, avec des guerres de chapelles entre appellations, entre opérateurs... La régulation est insuffisante. On verra ce qu’il en est de la production 2023 et des effets de l’arrachage, mais ce ne sera qu’un court répit dans la chute des prix. Tant que l’on n’aura la production à égalité avec la demande, on n’y arrivera pas. »

Au prix du bordeaux aujourd’hui, la filière ne vit pas

Favorable à un encadrement des prix pour assurer la couverture des coûts de production et de commercialisation, Jacques Bouey sait qu’il faut un accord Cofessionnel dédié pour faire sauter l’exemption légale des vins. En l’état, le négociant rapporte que « les marges des négociants sont de plus en plus faibles et celles des producteurs je n’en parle même pas. Au prix du bordeaux aujourd’hui, la filière ne vit pas. C’est le problème de fond. » Une position qui risque d’en faire tiquer dans le vignoble girondin, le négoce Bouey ayant été ciblé en 2021 par des protestations de viticulteurs contre des ventes à bas prix.

Plaidant aujourd'hui pour le partage de valeur, le négociant ne se montre pas optimiste à court-terme, faisant état d’une situation de crise économique pesante, entre inflation et manque de liquidités. N’imaginant pas de reprise commerciale conséquente avant le second semestre 2024, Jacques Bouey rapporte qu’« il n’y a pas d’aspiration du marché au renouvellement de Bordeaux. Un entend souvent que si le consommateur veut du neuf, il va vers le nouveau monde, pas vers Bordeaux. » Pointant la force de la concurrence internationale, le négociant « mise à fond sur le blanc, le rosé, le crémant, le sans sulfite, l’IGP… »

Coûts fixes

Avec des investissements dans le marketing et l’appui à la commercialisation devant permettre à ce négoce de taille intermédiaire d’assurer sa rentabilité. Ses lignes de production génèrent des coûts fixes incompatibles avec la période actuelle de réduction de la demande. « La taille est un enjeu stratégique. Nous nous sommes restructurés financièrement pour être capable de faire l’acquisition d’un négoce permettant de grossir en volume et d’accélérer notre développement export » explique Jacques Bouey, se projetant sur des opportunités de croissance externe : « il faut créer un effet de levier. Nous sommes en recherche active de complémentarité, pour une réalisation en 2024 ».

 

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (6)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
C.Fortin Le 27 septembre 2023 à 14:40:22
Une prise de conscience bien tardive de la part du negoce . Sans doute parce que cette fois il est dans la même charette que le vigneron . Limité la priduction n est qu'un axe . Le vrai controle ? C est la mise en bouteille au chateau par le vigneron et zero vente en vrac . Mais ca. Le negoce ne risque pas d'en faire la demande . La maison Bouey et ses larmes de crocodiles, on pourrait presqu'en rire...presque.
Signaler ce contenu comme inapproprié
renaud Le 25 septembre 2023 à 14:39:17
Monsieur, Bouey, je suis très heureux de vous lire dans ce sens. cela fait tellement longtemps que nous militons pour une protection du premier échelon, a savoir le producteur. sachant que la conséquence immédiate sera de rassurer les autres échelons au sujet de la déflation chronique d'un monde désorganisé. Mais alors M Bouey, pourquoi le CIVB sans transparence à voter cet été la non intégration du vin dans la loi égalim? même si ce n'était pas la panacée cela aurait au moins inscrit la démarche. J'espère pouvoir vous voir rapidement au coté des producteurs moribonds, sinon cet article ne serait que du "éthiquewaching" ( excusez le barbarisme)
Signaler ce contenu comme inapproprié
Vigneron Le 25 septembre 2023 à 11:07:09
Est-ce que les prix en VRAC sont suffisamment rémunérateurs pour les producteurs ? Quand les bouteilles de Bordeaux sont vendues moins de 2? prix consommateur, j'en doute. Il faudrait mettre un prix de vente minimum en VRAC et en BOUTEILLE. Mais on se heurte à la loi de la liberté de la concurrence, alors on préfère que des agriculteurs meurent pour satisfaire la sacro sainte loin du marché de l'offre et de la demande ! Cette même loi qui dit que tout va trouver un équilibre mais qui ne donne pas les impacts économiques et le coût humain de ces variables d'ajustement. Car derrière un produit, il y a des producteurs!
Signaler ce contenu comme inapproprié
VignerondeRions Le 22 septembre 2023 à 19:43:38
On peut fournir un produit pour une FAV, et se rendre compte en même temps que c'est sans issue. Nous livrons bien des vins à la distillerie à perte. Pour autant il fait la même analyse que le collectif Viti 33. Nous devons instaurer un prix minimum qui garantisse de ne pas vendre à perte, ce que la loi égalim autorise. Les clients intermédiaires n'achètent plus car le lendemain, ils ont des chances que ce soit moins cher. C'est la spirale infernale de la déflation... Si vous avez envie M Bouey nous pouvons travailler ensemble pour monter un projet d'avenir pour notre belle région. Les autres négociants se gaussent de leurs suivis à 1200? avec labels (terra vitis, etc...) en ayant l'impression de faire une action éblouissante. NON, vous achetez à perte, et ça va s'arrêter brutalement, vous perdrez vos marchés. Ça inquiète même vos salariés, et vos cadres en OFF, c'est dire que c'est pas seulement les vignerons qui voient la catastrophe arriver.
Signaler ce contenu comme inapproprié
Stéphane Le 21 septembre 2023 à 16:11:53
Le constat que nous faisons depuis 20 ans de la perte de valeur montre que nous ne sommes plus connectés au marché. La création de valeur doit concerner les producteurs, le distributeurs, mais surtout les consommateurs. Les acteurs bordelais doivent se réapproprier la commercialisation de leurs vins et le contrôle de leurs prix.
Signaler ce contenu comme inapproprié
Jonathan Le 21 septembre 2023 à 10:07:54
La maison Bouey fournit sur le dernier catalogue Foire aux vins Auchan la cuvée "Le Grand Manoir" vendu 1.69? TTC la bouteille 75cl. Ils ne font pas mieux que les autres...
Signaler ce contenu comme inapproprié
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Commerce/Gestion
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé