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La filière vin garde sa ministre courante et ses demandes urgentes
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Nouveau gouvernement, mêmes défis !
La filière vin garde sa ministre courante et ses demandes urgentes

Pas de rupture pour le ministère de l’Agriculture : Annie Genevard reste en place. Le point positif : pas de temps perdu à refaire le constat des difficultés pour le vignoble. Le défi : il faut encore concrétiser le plan de restructuration et de relance dont les mesures sont répétées mais pas finalisées, le tout dans un contexte politique incertain, sur la corde raide.
Par Alexandre Abellan Le 05 octobre 2025
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La filière vin garde sa ministre courante et ses demandes urgentes
« Regardez l’avenir sans crainte. Vous avez choisi le vivant. Et le vivant, par nature, est promesse de renaissance » déclarait l’ancienne professeure de français ce premier septembre, lors de la rentrée scolaire de l’enseignement agricole. - crédit photo : Cédric Faimali/GFA
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in des supputations, et du flottement ? Ce dimanche 5 octobre, le premier ministre Sébastien Lecornu nomme son gouvernement, dont la ministre de l’Agriculture reste Annie Genevard, en poste depuis le 21 septembre 2024 (dans les gouvernements de Michel Barnier puis François Bayrou*). Si le nouvel exécutif survit aux menaces parlementaires, voilà de quoi assurer une forme de stabilité et de suivi des dossiers agricoles brûlants qui ne manquent pas : loi Duplomb, accord commercial du Mercosur, protection phyto… Et crise viticole. Si conserver la même ministre permet de ne pas tout reprendre à zéro, pour peu qu'il n'y ait pas de nouvelle censure, cela ne va qu’accroître l’impatience de la filière vin qui n’en peut plus d’attendre des autorisations réglementaires et financières pour résoudre ses difficultés conjoncturelles et structurelles.

Ayant rencontré en juillet l’Association Générale de la Production Viticole (AGPV), Annie Genevard s’est engagée à un rendez-vous de suivi après les vendanges pour avancer sur des actions concrètes après analyses par ses services sur les demandes d’arrachage définitif (le sondage de FranceAgriMer étant en cours), de développement d’un arrachage temporaire, de mise en place d’un arrachage bonifié par la distillation bonifiée (via la biocarburation), de mesures de simplification… Annonçant alors sa « totale mobilisation pour le redressement économique de ce secteur malmené par la déconsommation des vins, rouges en particulier, le changement climatique et les conflits commerciaux », l’ancienne députée du Doubs est désormais attendue dans des actes concrets, notamment pour obtenir 200 millions de fonds européens de la réserve de crise pour financer un nouvel arrachage. Si Annie Genevard a envoyé début septembre une demande officielle à la Commission européenne, les États-membres sont divisés sur l’idée d’un arrachage financé par les fonds communautaires (l’Allemagne plaide pour, l’Italie contre, l’Espagne demande des justifications…). Les débats devraient se poursuivre alors qu’avance l’évolution réglementaire européenne de la filière vin (le paquet vin) et que se font sentir les effets des taxes américaines à 15 % (faute d’exemption obtenue par Bruxelles).

Des avancées…

Dans le bilan viticole d’Annie Genevard à la rue de Varenne se trouvent la validation et la mise en œuvre de l’arrachage définitif à 4 000 €/ha (102 millions € consommés pour 25 500 ha), le déploiement de 9 millions € pour aider les jeunes viticulteurs (sur le printemps et l’été 2025), l’obtention de 1 million € pour financer l’arrachage des vignes-mères des pépiniéristes (cet été), le lancement d’une consultation publique sur la place des femmes dans le monde agricole (en attente des résultats), l’annonce d’un fonds d’urgence de 7 millions € pour le vignoble des Corbières (après les incendies de l’été)…

…et des rendez-vous manqués.

D’autres dossiers n’ont pas avancé en une année. Comme la mise en place d’Egalim sur les vins malgré ses déclarations : « c’est l’un des sujets majeurs. Lorsqu’on vend du vin sous son coût de production, ça ne peut pas tenir. C’est bien le sujet d’Egalim » déclarait-elle à Vitisphere en mars. Demandée par certains, rejetés par d’autres, la création d’Organisation de Producteurs (OP) pour massifier l’offre de vin en vrac et garantir sa rémunération ne fait pas consensus et reste en suspens. Même flottement pour la mise en œuvre des 10 millions € d’aide à la restructuration des caves coopératives, suspendue à un rapport attendu ce 31 octobre.

D’autres fonds d’urgence destinés à la viticulture ont aussi disparu, comme les 20 millions € pour les viticulteurs frappés par les aléas climatiques en 2024, voté dans le Budget 2025, mais disparus corps et bien. Un autre loupé a eu lieu lors de la rédaction du budget 2025, la Commission Mixte Paritaire excluant les baux signés avant le premier janvier 2025 de l’application d’un pacte Dutreil aux transmissions familiales de vignes. Un nouveau dossier vient d’arriver rue de Varenne cet été : les décisions de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) ne donnant qu’à 2 fongicides cupriques sur 32 étudiés une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) : un véritable casus belli pour le vignoble, bio mais pas que. Ayant du vin sur la planche, la ministre est de nouveau attendue par la filière. Ce printemps elle jugeait normal de consacrer « une part importante de son temps et de son énergie à une filière que partagent de si nombreux territoires » indiquait-elle ce printemps. Précisant cet été que « nous sommes tous conscients, moi la première, que la situation est très difficile pour la filière et que les vignerons souffrent dans de très nombreux bassins, parfois depuis plusieurs années ».

 

* : À noter que la position dans l’exécutif de la vigneronne bordelaise Nathalie Delattre, assurant le secrétariat d’État au Tourisme, n'est pas tranchée par cette première annonce.

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augustin Le 05 octobre 2025 à 22:05:41
Et on ajoutera pour faire bonne mesure dans la rubrique des chiens écrasés la distribution loupee des prêts genevard 1 et 2 ...Le changement dans la continuité on vous dit ... dormez braves gens .Sauf que les chiffres des defaillances du 3 t 25 vont nous arriver et que la il faudra se résigner à admettre que l arrachage n à rien changé. Il faudra beaucoup de temps et d énergie pour rattraper le temps perdu depuis le covid 19 et on espère que mme genevard , comme saint Paul,tombera bientôt de son cheval ... Et reviendra vers nous enfin avec un plan interministériel et volontariste . L espoir fait vivre , la misère , par contre , tue .
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