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Un député veut obliger l'étiquetage du levurage des vins, proposition excentrique ou logique ?
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Réglementation
Un député veut obliger l'étiquetage du levurage des vins, proposition excentrique ou logique ?

Député MoDem du Loiret, Richard Ramos a déposé début juillet une proposition de loi visant à mentionner sur l’étiquette l’ajout de levures dans le vin. L'initiative suscite au mieux la perplexité parmi les fournisseurs, œnologues et vinificateurs.
Par Amélie Bimont Le 18 juillet 2023
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Un député veut obliger l'étiquetage du levurage des vins, proposition excentrique ou logique ?
Les levures exogènes comme indigènes sont des Saccharomyces cerevisiæ. - crédit photo : Adobe Stock
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lors qu'au niveau européen la Commission et le Parlement simplifient l’obligation d’étiquetage des ingrédients et de la nutrition des vins, le député Richard Ramos (MoDem, Loiret), porte une proposition de loi pour complexifier les étiquettes avec l'obligation de « mentionner en évidence sur l’étiquette l’ajout de levures exogènes ». Partant du postulat que les consommateurs ignorent la composition du vin et l’ajout fréquent de levures par les vignerons, le député souhaite que le « consommateur ait connaissance des produits composant la boisson alcoolisée qu’il choisit ».

Si malgré nos sollicitations, le député et son cabinet n'ont pas donné suite aux demandes de précisions sur cette initiative, ce ne fut pas le cas de la sphère œnologique, qui n'a pas manqué de réagir de tous bords, à commencer par Patricia Taillandier, microbiologiste et chercheuse au Laboratoire de génie chimique de Toulouse. « Cette proposition est tout à fait farfelue. Je ne vois pas en quoi l’on trompe le consommateur : toutes les levures sont indigènes du raisin, qu’elles soient sélectionnées ou non. Sans compter qu’ajouter des ferments sélectionnés est une pratique très courante. C’est exactement ce que l’on fait dans le pain, le yaourt, la bière… Pourquoi cibler le vin en particulier ? »

Les levures ne sont pas des additifs

Une position partagée par Didier Fages, président de l’Union des Œnologues de France. « Je suis atterré par cette proposition au moment même où une réglementation européenne sur l’étiquetage se met en place. Les levures ne sont pas des additifs, elles ont été définies par la réglementation comme auxiliaire technologique étant donné qu’elles ne subsistent pas dans le produit final. A ce titre, elles sont donc exemptes de toute mention lors de l’étiquetage ». A ces propos, Stéphane La Guerche, directeur général d’Oenoppia, ajoute que « les levures "exogènes" sont simplement des levures indigènes sélectionnées pour leurs capacités fermentaires optimales et la révélation de précurseurs aromatiques existants ».

Il ne suffit pas d’acheter une poudre pour obtenir l’aromatique que l’on souhaite

Pour d’autres, à l’image d’André Fuster, œnologue passionné de microbiologie, sous prétexte d’informer le consommateur, cette proposition de loi ne vise qu’à l’effrayer sous couvert de mouvance naturaliste et d’arguments infondés. « Car dans ce cas, quid des vignerons qui utilisent des pieds de cuves ou des crèmes de levures sélectionnées chez eux ? Il ne suffit pas d’acheter une poudre pour obtenir l’aromatique que l’on souhaite. Les levures sont liées aux conditions de vinifications telles que la température, la nutrition azotée, définies par le vigneron et à la matière première, c’est-à-dire le raisin ».

Une indication pour le consommateur ?

Autre son de cloche au syndicat des vins "méthode nature", qui défend l’utilisation de levures indigènes dans sa charte d’engagement. Pour Gilles Azzoni, vigneron en Ardèche et secrétaire-adjoint de l’association, cette proposition est logique et nécessaire. « Mentionner la provenance des levures peut donner une indication au consommateur sur le style de vin, les techniques utilisées… Mais encore faut-il que ce dernier soit averti. Cela peut aussi permettre à certains vignerons de se démarquer. En revanche, je ne sais pas ce que cela peut apporter au consommateur lambda qui choisit son vin sur bien d’autres critères… ».

 

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Tous les commentaires (3)
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ALAIN Le 21 juillet 2023 à 08:03:20
il est désolant de voir un élu proposer une telle démarche dans un domaine où à l'évidence il n'a aucune connaissance
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La rédaction Le 18 juillet 2023 à 14:01:55
Bonjour Dom, Merci pour votre alerte : l'erreur de plume est corrigé. Bonne journée
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Dom Le 18 juillet 2023 à 13:46:40
Yaourt, Yoghourt ou même yogourt au choix mais pas yahourt ?
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