Nous nous précipitons vers une période extrêmement difficile pour les entreprises de vins et spiritueux, avec des hausses d'impôts et d'autres coûts, y compris une crise prolongée du coût de la vie pour leurs consommateurs, une inflation élevée persistante - en particulier sur les aliments et les boissons - et des prix du verre qui montent en flèche, ce qui laisse peu de marge de manœuvre à de nombreuses entreprises pour réaliser des bénéfices. Inévitablement, certaines ne pourront pas se maintenir à flot, les PME étant les plus menacées ». Miles Beale, directeur de l’Association britannique du commerce des vins et spiritueux (WSTA), insiste sur la nécessité d’abandonner les hausses de droits d’accise prévus au 1er août prochain.
Pour rappel, les vins tranquilles doivent alors subir une hausse de 20% des accises, qui passeront de 2,23 à 2,67 £ la bouteille de 75cl, tandis que l’augmentation pour les spiritueux s’élèvera à 10% (de 7,54 à 8,31 £ la bouteille de 75cl). Si les effervescents verront une légère baisse des accises (-7%), ils étaient déjà plus lourdement taxés que les vins tranquilles (et passeront de 2,86 à 2,67 £). En revanche, les vins fortifiés seront matraqués d’une hausse de 44%, ce qui se traduit par un surcoût de 1,30 £ sur une bouteille de Porto, par exemple. Rappelons qu’une TVA à 20% s’ajoute à ces augmentations. Soit, pour une bouteille de vin tranquille, une majoration de 1 £, et d’au moins autant pour une bouteille de spiritueux. Comme le souligne Miles Beale, il s’agit de la plus forte hausse des droits d’accise depuis près de 50 ans.
Concomitamment avec ces augmentations, la réforme du système de calcul des accises entre en vigueur. Les vins tranquilles, pour certains d’entre eux, bénéficieront d’une période transitoire pendant 18 mois, une valeur intermédiaire de 12,5% d’alcool étant appliquée aux vins titrant entre 11,5% et 14,5%. Cette mesure temporaire prendra fin au 1er février 2025. Notons que le gouvernement entend favoriser des produits titrant moins de 8,5%, à travers plusieurs mesures, dont la commercialisation de produits en gros contenants (au moins 20 litres), proposés « à la tireuse », notamment dans le secteur CHR.