ncore un peu de patience pour la distillation de crise dans le vignoble français… Alors que le ministère de l’Agriculture et la filière vin se sont accordés sur les principes de cette mesure, il faut encore que la Commission Européenne valide cet outil. « Concernant la mesure de distillation, nous avons reçu la demande de la France (et aussi d'autres États membres) et nous l'évaluons » indique la Commission Européenne à Vitisphere, ajoutant que « nous avons également demandé plus de données à la France, qui sont nécessaires pour une vue d'ensemble et une analyse complètes. » D’après cette source, il s’agit notamment de données permettant d'évaluer la situation de crise et pouvant justifier cette intervention trois ans après la distillation liée au covid (145 millions € en 2020 pour retirer 2,6 millions hl du marché).
Pour la distillation version 2023, l’enveloppe actuellement mise à disposition de 160 millions € se divise en deux temps : une première phase de 80 millions € avant octobre et une deuxième d’autant en fin d’année. Pour muscler le dispositif et viser 3 millions d’hectolitres de vin distillés, le gouvernement français évoque depuis des semaines une demande de rallonge de 40 millions € tirés des crédits de réserve de crise. Mais « en ce qui concerne la réserve de crise, il y a une discussion plus horizontale et politique (non spécifique au vin) en cours et liée au soutien à apporter aux 5 États membres limitrophes de l'Ukraine » esquisse-t-on à Bruxelles.


De quoi complexifier un dossier qui suscite une vive impatience dans le vignoble. En déplacement dans le vignoble de l’Aude ce samedi 6 mai, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, glissait que « la France est complexe. Parfois l’Union européenne aussi », puis ajoutant que « nous attendons désormais la validation de la Commission, qui nous assure qu’il n’y a pas de difficultés, mais nous demande sans cesse des pièces supplémentaires ».
Autres sujets réglementaires pour le vignoble français, la conformité du système d’arrachage sanitaire cofinancé par l’État et le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) n’a pas fait l’objet d’une demande officielle, tandis que pour la question de la replantation différée, « la France travaille sur un projet d'aides d'État à notifier à la Commission pour approbation » rapporte-t-on à Bruxelles.