rogne bordelaise contre la distillation de crise et pour l'arrachage primé ce mardi 4 avril à la maison des vins de Cadillac. À l'occasion d'une réunion publique du collectif viticole de Gironde, les représentants bordelais ont pu exprimer tout leur regret de voir soutenu un outil conjoncturel existant dans les textes communautaires (la distillation) au détriment d'un dispositif structurel qui a disparu des règlements européens (l'arrachage).
« La distillation ce n'est pas nous qui l'avons poussé, ce sont d'autres régions. C'est d'autant plus facile à pousser pour eux que les textes existent » déclare Bernard Farges, le vice-président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB). Entre la distillation de crise covid de 2020 (145 millions ? pour 2,6 millions hl retirés du marché) et celle de 2023 (en deux vagues pour 160 à 200 millions ?, soit un volume de 2,5 à 3 millions hl), « on aura distillé 5 millions hl en deux fois pour à peu près 400 millions ?. Avec cette somme on aurait pu arracher 45 000 hectares à 9 000 ?/ha. C'est un non-sens : ces tuyaux existent (de la distillation) et les autres non (ceux de l'arrachage) » tempête Bernard Farges.
Si les prix de distillation 2023 ne sont pas encore fixés, Bordeaux met dans les tuyaux le souhait de valoriser les vins AOP. « Le mieux sera 75 ?/hl pour les AOP (avec 5 ?/hl pour distillateur) comme en 2021. C'est le prix minimum des transactions, la distillation ne pouvant pas être supérieure au prix minimum du marché » explique Stéphane Héraud, président Association Générale de la Production Viticole (AGPV). Autre demande de la filière girondine : « on essaie d'obtenir que tous les viticulteurs bordelais puissent obtenir la totalité de ce qu'ils ont demandé : que ça ne se passe pas comme en 2020 où il y a eu réfaction (comme l'enveloppe a été dépassée et où tout le monde a été baissé du pourcentage de dépassement). On essaie d'obtenir que les AOC aient un segment individuel qui représenterait la moitié des volumes, et de l'enveloppe de distillation. »


Pour Bernard Farges, la question d'avenir porte sur le moyen de « ne pas avoir à distiller à nouveau dans deux ans à Bordeaux et dans d'autres régions ? Nous pensons que l'on devrait mettre l'argent sur la table pour résoudre les problèmes de surproduction en réduisant les surfaces. » Maintenant ses demandes d'arrachage européen dans l'Organisation Commune du Marché (OCM), il regrette que « d'autres région veulent continuer à faire de la distillation : une fois, deux fois et pensent bien à trois fois. Ça ne pourra pas continuer. » Et d'estimer que « ces 400 millions ? sont bien moins efficaces que si l'on met l'argent pour réduire un vignoble. On ne va pas faire la leçon aux autres vignobles. Mais si ce dispositif était dans les textes... »
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