menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Politique / Distillation de crise de tête sur les prix de vins AOP et IGP
Distillation de crise de tête sur les prix de vins AOP et IGP
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Arbitrages à venir
Distillation de crise de tête sur les prix de vins AOP et IGP

Attendant un rapide arbitrage ministériel sur les prix de distillation, la filière vin fixe de grands principes de segmentation entre signes de qualité, mais ne s’accorde toujours pas sur les valorisations demandées par chacun.
Par Alexandre Abellan Le 13 avril 2023
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Distillation de crise de tête sur les prix de vins AOP et IGP
En attendant les arbitrages, les vignerons souhaitant distiller restent sous cloche. Une seule certitude : les prix seront faibles par rapport aux coûts de production. - crédit photo : Alexandre Abellan (exposition permanente de la cité du vin de Bordeaux)
V

ite, il faut faire le vide dans les surstocks de vins rouges et rosés avec la distillation de crise ! C’est le message envoyé au ministère de l’Agriculture et à la Commission Européenne par le conseil spécialisé vin de FranceAgriMer réuni ce 12 avril. « Nous attendons les actes délégués pour la mise en œuvre de la distillation de crise afin de valider un projet de décision dans les prochains jours » indique Jérôme Despey, le président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer, qui martèle la volonté de la filière de lancer la distillation au plus vite : « on vise une phase d’engagement d’ici mi-mai, pour un dépôt des engagements de distillateurs en suivant, une livraison des vins jusqu’à début septembre afin de distiller jusqu’à la mi-septembre et déposer la demande de paiement mi-septembre pour décaisser les fonds européens avant mi-octobre. » Alors que le ministère de l’Agriculture a construit un dispositif de distillation de crise en deux temps, pour utiliser deux fois 80 millions d’euros sur deux enveloppes européennes successives, « le sujet c’est le paiement de la première partie de la distillation au 15 octobre. Pour ça il faut débuter les opérations mi-mai » résume Jérôme Despey.

« Bon nombre d’entre nous auraient aimé que l’on ait des choses plus concrètes à mettre sur la table à ce stade du calendrier. Les jours et semaines passent et il y a de l’impatience partout. Il faut que ça avance » confirme Joël Boueilh, le président des Vignerons coopérateurs de France. « La mesure conjoncturelle de distillation est très attendue. L’élément de réussite du dispositif est sa mise en œuvre rapide » souligne Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons Indépendants de France, qui pointe que les « vins candidats à la soustraction n’ont pas de marchés : il ne faut pas qu’il y ait d’impact sur le début de la prochaine campagne. »

Différentiels de prix

Si la nécessité d’accélérer la mise en place du dispositif de distillation est partagée, les avis restent divergents sur les enjeux de prix entre segments : vins d’appellation (AOP), à Indication Géographique Protégée (IGP) et sans indication géographique (vin de France). Alors que le ministère de l’Agriculture doit rendre un arbitrage en se basant sur les modes de calcul des prix de marché validés par la Commission Européenne, « on espère que le prix corresponde au marché. Même si c’est un prix sous-évalué, comme l’État ne peut pas subventionner l’économie. Mais il ne faut pas la dégrader » résume Gérard Bancillon, le président de la confédération des vins à Indication Géographique Protégée (Vin IGP). Demandant initialement une valorisation de 75 €/hl, un niveau évoqué pour les vins AOP, les vins IGP souhaitent un prix minimal de 70 €/hl en validant une différence avec les AOP, mais pas en deçà de ce plancher.

Un écart de 5 €/hl ne satisferait pas les appellations. « Notre position est constante : on considère qu’il faut un delta de 10 €/hl entre AOP et IGP » indique Jérôme Bauer, le président de la Confédération Nationale des producteurs de vins et eaux de vie de vin à Appellations d'Origine Contrôlées (CNAOC), pointant que « les principales AOC concernées par la distillation de Bordeaux et des Côtes du Rhône ont un rendement quasiment de moitié aux IGP : il faut garder de la cohérence. La distillation de crise n’est pas un soutien aux marchés, c’est retirer des volumes en surstock. »

Quotas par segments

En matière de segmentation de la distillation, un point a bien été validé par la filière : le cloisonnement des volumes/enveloppes selon les trois signes de qualité. Soit une répartition à part équivalente pour les AOP et IGP et un solde pour les vins de France. En partant d’un volume de 3 millions d’hectolitres de vin à distiller actuellement en France, cela pourrait représenter 1,3 million hl en AOP, 1,3 million hl en IGP et 400 000 hl en fin de France. Si les chiffres sont difficiles à préciser, d’autant plus sans les valorisations, on entend des volumes AOC de 400 à 600 000 hl à distiller à Bordeaux, 300 000 hl en Côtes du Rhône et peut-être 100 000 hl en Languedoc.

« Les volumes ne sont pas définis » évacue Jérôme Despey, qui note que pour chaque quota, il n’y aura de stabilisateur qu’en cas de dépassement et qu’en cas de sous-consommation l’excédent pourra être basculé par fongibilité sur un autre segment. Reste à valider par la Commission Européenne la rallonge de 40 millions € des crédits de réserve de crise pour la distillation : « je ne lâcherai pas » prévient le président du conseil spécialisé, qui note l’attente d’arbitrage sur la demande des distillateurs de monter de 5 à 5,5 €/hl les frais de distillation par rapport à la campagne de distillation covid (avec 145 millions € déployés en 2020, il y a eu un supplément de 10 millions € pour les distillateurs pour retirer 2,6 millions hl du marché).

Être plus rapide

Demandant un budget européen de 240 millions € aides pour distiller 3 millions hl à 80 €/hl, Gérard Bancillon s’inquiète d’une enveloppe trop légère à 160 millions €. Reste l’impatience : « aujourd’hui des prix sont en train de chuter et de déréguler certains secteurs. Il faut être plus rapide dans la gestion de l’écoulement des surstocks » conclut Jérôme Bauer.

 

 

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (4)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
Hype Le 16 avril 2023 à 20:13:34
Une distillation est inévitable. Les cuves sont pleines de plusieurs millésimes et le Vignoble français est à bout de souffle, sans grande surprise. Cela fait plus de 20 ans que l'on a constaté la trop grande complexité des appellations, illisibles pour le consommateur et plus encore pour les jeunes générations,. Enfin, les politiques "inappréhensibles" de bien des appellations, aux mains de technocrates que Coluche vannait si bien: "si on leur donnait le Sahara, dans 5 ans, faudrait qu'ils achètent du sable ailleurs"! ....En conclusion, on voit mal comment on évitera des arrachages massifs. Il faudrait donc une aide couplée distillation/arrachage afin d'éviter une lente faillite du secteur viticole français, sans énumérer les nombreuses mesures de simplification à entreprendre. Et surtout arrêtons d'encourager les jeunes à faire de la viticulture avant d'avoir révolutionner le secteur!
Signaler ce contenu comme inapproprié
Hype Le 14 avril 2023 à 17:11:19
Une distillation est inévitable. Les cuves sont pleines de plusieurs millésimes et le Vignoble français est à bout de souffle, sans grande surprise. Cela fait plus de 20 ans que l'on a constaté la trop grande complexité des appellations, illisibles pour le consommateur et plus encore pour les jeunes générations,. Enfin, les politiques "inappréhensibles" de bien des appellations, aux mains de technocrates que Coluche vannait si bien: "si on leur donnait le Sahara, dans 5 ans, faudrait qu'ils achètent du sable ailleurs"! ....En conclusion, on voit mal comment on évitera des arrachages massifs. Il faudrait donc une aide couplée distillation/arrachage afin d'éviter une lente faillite du secteur viticole français, sans énumérer les nombreuses mesures de simplification à entreprendre. Et surtout arrêtons d'encourager les jeunes à faire de la viticulture avant d'avoir révolutionner le secteur!
Signaler ce contenu comme inapproprié
J.Henry DAVENCE Le 14 avril 2023 à 14:56:39
400 000hl en Fin de France c'est toujours qu'en Grossier de la CEE..
Signaler ce contenu comme inapproprié
Vigneron Le 13 avril 2023 à 15:01:49
Bien valorisé l'IGP en distillation! 75?/HL c'est le prix moyen que donne un acheteur en VRAC. Quand au déblocage des aides, les syndicats demandent à l?État qui demande à l'Europe... Bref, chacun se renvoie la patate chaude. Les vignerons et les syndicats pourraient aussi assumer cette crise.
Signaler ce contenu comme inapproprié
vitijob.com, emploi vigne et vin
Aude - CDI S.P.H. - GERARD BERTRAND
Paris - CDI PUISSANCE CAP
Landes - CDI SE Château de Lacquy Sotralac
Gard - CDI SCA LAUDUN CHUSCLAN VIGNERONS
Maine-et-Loire - CDI Les Grands Chais de France
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Politique
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé