arole de ministre. En soutien des produits français en général et des vins en particulier, « j’ai la ferme intention que nous continuions et même que nous renforcions notre volonté d’aller à l’export. Parce que vous êtes la vigne qui masque la forêt de l’agroalimentaire qui s’est un peu cassé la figure » déclare Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, ce 28 mars à l’occasion du dîner de gala des rencontres nationales des Vignerons Indépendants à Amboise (Indre-et-Loire). « On a d’autant plus besoin de la capacité de la filière de partir à l’export [qu’elle serait] le meilleur porte-drapeau » de l’excellence française souligne l’ancien député du Loir-et-Cher, qui ajoute : « la viticulture, le secteur vitivinicole et spiritueux, est un secteur qui doit être la figure de proue de ce que l’on fait de meilleur en France. De tout ce que l’on peut faire d’autre et que l’on ne connait pas assez à l’extérieur de nos frontières. »
Souhaitant « accompagner encore plus fort [la filière vin] sur les questions d’export », Marc Fesneau pointe qu’« on s’est parfois en France un peu endormi sur les lauriers : "il suffit de dire que c’est du vin français pour que ça se vende". On a besoin d’un travail de conviction vis-à-vis du monde extérieur. Désormais nous avons beaucoup de concurrents sur le sujet. » Indiquant en faire une priorité, le ministre n’annonce ni calendrier, ni actions. Appelant à « faire de notre secteur économique un enjeu stratégique de premier plan », Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons Indépendants de France, appelle à « une offensive économique tout azimut dans l’ensemble des pays, et ils sont nombreux, où la consommation de vin est en forte progression. Voici clairement définie la fameuse grande cause nationale économique. »


Une priorité qui complète la mise en place de la « boîte à outils » de gestion de crise commerciale (et climatique, voir encadré). Soit « mettre en place les outils et moyens pour répondre, quel que soit le bassin, quel que soit l’entreprise, aux problématiques de court terme, conjoncturels et structurels » souligne Jean-Marie Fabre, indiquant que les discussions sont en phase de finalisation : « il faut aller vite, avec vos services et l’ensemble des organisations de la filière pour soumettre les derniers éléments à votre arbitrage ». Reconnaissant la situation difficile de la filière*, Marc Fesneau, qui évoque des décisions pour « la régulation du marché, la distillation, pour les secteurs les plus en difficulté », mais aussi des avancées, encore à concrétiser, sur les prêts bonifiés, qui pourraient se substituer sous conditions aux Prêts Garantis par l’État (PGE).
* : « Vous avez traversé tous à la fois des crises conjoncturelles qui deviennent parfois structurelles et appellent des réponses, les taxes Trump, puis la crise Covid, puis la crise ukrainienne et le gel. En 4 ou 5 ans vous avez affronté des choses qui ont lourdement impacté la filière » indique le ministre de l’Agriculture, reconnaissant « l’impression d’un jour sans fin, à partir du moment où un problème est relevé, on en trouve un autre, c’est aussi le cas pour le gouvernement je vous rassure. Mais c’est la vie. »
Sur le sujet de l’assurance récolte, Jean-Marie Fabre demande à Marc Fesneau d’« endosser le costume de réformateur auprès de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) sur la définition de la référence historique. C’est le point central de la performance de cette nouvelle architecture assurantielle. La porte a été ouverte par la directrice générale de l’OMC. » Pour modifier le cadre de la moyenne olympique, Marc Fesneau explique avoir « besoin d’alliés. La question dans les débats internationaux n’est pas d’avoir raison, c’est d’être majoritaire. C’est bête, mais c’est comme ça que ça marche. On a besoin de travailler sur le sujet de la moyenne olympique et par ailleurs de déployer le système assurantiel. » Sans oublier d’investir dans les outils de prévention contre le gel, la grêle et la sécheresse rappelle Jean-Marie Fabre.