u départ, il tablait sur 35 euros prix public. Puis, il a revu ses ambitions à la hausse. « Nos partenaires négociants et courtiers nous ont dit que vu la qualité et la rareté de notre cuvée, il fallait viser 40, voire 45 € », explique Vincent Labergère, directeur du château Rayne Vigneau.
Le chai de ce premier grand cru classé de Sauternes abrite sept barriques d’un blanc sec de grande classe : franc, vif, long en bouche avec des notes d’ananas et de pamplemousse. « De mirabelle aussi, insiste Vincent Labergère. Ce sont des notes que l’on ne trouve que dans les très grands sémillons. Et nous avons la chance d’en avoir ».
Cet automne, à la fin de son élevage, ce vin du millésime 2022 sortira sous l’étiquette Château Rayne Vigneau, grand vin blanc sec. Au même prix que le premier vin de Sauternes de cette propriété. Une extravagance ? un pari insensé ?
Vincent Labergère rappelle que d’autres premiers crus tentent déjà l’expérience. Et souligne : « en 1855, Rayne Vigneau a été classé premier grand cru de blanc, comme les autres premiers crus de Sauternes d’ailleurs, ce qui laisse préjuger du potentiel de ces terroirs pour faire de grands vins blancs. Le classement de 1855 porte sur la couleur des vins -d’un côté les rouges, de l’autre les blancs- indépendamment de l’appellation. Nos terroirs ont la capacité de donner des blancs secs extraordinaires. »
Le grand vin blanc sec de Rayne Vigneau est un assemblage 60 % sauvignon 40 % sémillon issu de deux parcelles faites d’un affleurement calcaire reposant sur de l’argile. Il vient compléter par le haut l’offre en vins secs de cette propriété de 84 ha à Bommes (Gironde) qui comprend déjà le « sec Rayne Vigneau », un 100 % sauvignon vendu 15 € prix public et la « Réserve de Rayne Vigneau », un assemblage plutôt destiné à l’export et vendu autour de 10 €.
Produit « d’image et de visibilité », la nouvelle cuvée de Rayne Vigneau sera commercialisée par la place de Bordeaux.