es vins de Bordeaux sont incontestablement en crise : « cette filière traverse une situation complexe, sous-jacente depuis déjà plusieurs années, atteint aujourd’hui son paroxysme » pose Jean-Louis Dubourg ce 9 mars à la maison des vins de Bourg, lors de la session de la Chambre d’Agriculture de Gironde qu’il préside. Si la situation est difficile pour nombre d’opérateurs (70 % des agriculteurs girondins ont un revenu inférieur au SMIC en 2021, la vente de vin en vrac cause une perte moyenne de 1 377 €/ha ces dernières années… Et 35 000 hectares de vignes sont en difficulté économique), « oui la Gironde a un avenir viticole ! » martèle le céréalier de Cestas, pointant des avancées sur le plan d’aide à l’arrachage : « même si certaines modalités restent à définir, nous aurons une boite à outils complète avec des mesures structurelles (l’arrachage, la reconversion) et d’autres conjoncturelles qu’il faudra aussi saisir (je pense à la distillation). »
« Maintenant que nous avons ces outils, bâtissons l’avenir ! Il est en effet temps d’enclencher une dynamique positive pour la filière et offrir des perspectives aux viticulteurs » poursuit Jean-Louis Dubourg, soulignant que « le nom Bordeaux est connu dans le monde entier. Certes le marché du vin rouge est en déclin en France, mais le marché mondial reste porteur. Pour reprendre des parts de marchés en France, la filière doit […] innover, modifier les itinéraires techniques et les pratiques œnologiques, diversifier l’offre, accroître la compétitive des exploitations tout en continuant à s’adapter au changement climatique. »
Des orientations soutenues par la Chambre d’Agriculture avec les itinéraires à bas coûts, une opération sur les attentes des consommateurs en Entre-Deux-Mers, en proposant des formations au conseil commercial, en soutenant un club d’entrepreneurs vignerons… Et un plan d’actions pour la diversification. S’appuyant sur les aides régionales à la reconversion agricole des vignes arrachées, cet accompagnement s’appuie sur un point accueil diversification regroupant une offre de conseil, des ateliers, des formations, des documents… Ainsi que sur des chiffres prévisionnel de diversification d’ici 2025. Avec pour les cultures végétales : 40 exploitants produisant des olives (200 ha), 10 en noisettes (250 ha), 15 en kiwi (50 ha), 200 céréaliers (3 000 ha), 15 en chanvre (100 ha), 15 en raisins de table (30 ha)… Et pour l‘élevage : 10 éleveurs d’agneaux de Pauillac (400 ha), 5 de canards gras (40 ha), 30 de bovins viande (600 ha), 10 de porcs de plein air (100 ha)… Sans oublier des pistes sur l’œnotourisme, le maraîchage, les poules pondeuses… « Ces filières ont été identifiées comme prioritaires, car elles représentent des opportunités avec des marchés qui restent porteur. Mais cet avenir passe surtout par la viticulture ! » conclut Jean-Louis Dubourg.