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Diversification et responsabilisation priorisées par les vins argentins
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Nouveau virage
Diversification et responsabilisation priorisées par les vins argentins

Tout comme la filière néo-zélandaise ressent le besoin de s’éloigner du tout sauvignon, les producteurs argentins souhaitent explorer le potentiel d’autres cépages que le malbec, mais aussi de nouveaux axes de développement. Son rayonnement international en dépend.
Par Sharon Nagel Le 29 juin 2022
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Diversification et responsabilisation priorisées par les vins argentins
La famille Durigutti possède 35 hectares dans la zone de Las Compuertas, à Lujan de Cuyo, où se trouvent des vignes centenaires, épargnées de la vague productiviste des années 90. - crédit photo : Wines of Argentina
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ntre les vins de terroir et les cépages autochtones, la filière argentine explore toutes les possibilités pour se forger une identité vitivinicole qui lui est propre, et se frayer un chemin plus large et plus long à travers le marché international. « Une nouvelle vague de producteurs est en train d’émerger », affirme Magdelena Pesce, la première directrice de Wines of Argentina, déjà en soi un symbole. « Ils souhaitent explorer de nouvelles zones viticoles, à l’instar de Chubut, la région la plus méridionale du pays qui offre la possibilité de cultiver d’autres cépages, notamment des blancs ». La volonté de diversifier la production tous azimuts est palpable et s’exprime aussi bien au niveau de l’encépagement que dans les caves, en variant les méthodes de vinification.

Il faut dire que ce pays d’Amérique du Sud est particulièrement bien loti sur le plan géographique et topographique. A l’heure où le secteur mondial s’interroge quotidiennement sur les adaptations nécessaires pour faire face à un climat qui se réchauffe, l’Argentine compte des vignobles parmi les plus élevés au monde. « La région de Jujuy, au nord-ouest du pays, recèle des vignes allant jusqu’à 3 300 mètres d’altitude », pointe la responsable de l’organisme de promotion générique, qui précise aussi que celui-ci entend favoriser le rôle des femmes dans le secteur vitivinicole. « Nous avons été les premiers à signer les principes d’autonomisation économique des femmes des Nations Unies et nous mettons en place des programmes pédagogiques pour aider les caves à mettre ces principes en pratique ». Cette politique s’inscrit dans le cadre du développement durable également prôné par Wines of Argentina. « Nous sommes le premier pays en Amérique du Sud à adhérer à la Sustainability Roundtable et là aussi, nous soutenons la mise en œuvre du protocole de développement durable au sein des caves ».

La diversification n’implique pas l’abandon du malbec

Mais l’avenir de l’Argentine viticole ne passe pas uniquement par une rupture avec la tradition. Loin de là. Dans la province de Mendoza, les deux frères Hector and Pablo Durigutti de l’entreprise éponyme s’évertuent à protéger le patrimoine ampélographique argentin. A travers leur projet Las Compuertas à Lujan de Cuyo (Finca Victoria), ils visent un double objectif : préserver les vieilles vignes de malbec, et remettre d’autres cépages comme le criolla au goût du jour. « Dans les années 90, le malbec était très en vogue et de vieux ceps ont été arrachés au profit de vignes plus productrices », relate Ricardo Arrambide, directeur export auprès de Durigutti. Sous la bannière de Las Compuertas, l’entreprise commercialise des vins issus de ceps de malbec datant de 1914, parmi les plus anciens du pays. Car, pour Ricardo Arrambide, le malbec a encore toute sa place dans la filière argentine : « Le malbec est notre fleuron et devrait toujours figurer en bonne place dans notre offre. Nous n’avons pas besoin d’un « successeur » du malbec mais plutôt de montrer que l’Argentine a la capacité de décliner un grand éventail de profils ».

Le pinot noir du Nouveau Monde

Parmi les cépages qui pourraient se voir propulser sur le devant de la scène figure le criolla. « Ce cépage était utilisé essentiellement dans les assemblages », détaille le responsable export. « A l’époque, les aspects agronomiques et œnologiques n’étaient pas très soignés mais il devient de plus en plus intéressant. Il est très recherché au Royaume-Uni, par exemple, où on l’a surnommé le pinot noir du Nouveau Monde pour sa robe et sa corpulence légères et pour sa complexité ». L’entreprise commercialise ses cuvées de criolla autour de 20 euros la bouteille en Europe, un positionnement prix très valorisé qui est de bon augure pour l’avenir des exportations argentines. Pour Ricardo Arrambide, la zone de Las Compuertas recèle de multiples surprises qui se dévoileront au cours des années à venir. « LVMH avec Cheval des Andes ne s’est pas trompé en s’installant dans cette zone, qui va attirer de plus en plus d’attention à l’avenir. Sa proximité de la ville de Mendoza la rend aussi particulièrement attrayante pour le développement de l’oenotourisme, qui fait partie des grands objectifs de la filière vitivinicole argentine ».

 

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