Meursault, les vignerons veulent comprendre pourquoi leur porte-greffe fétiche, le 161-49, dépérit depuis 2003. « Nous supposons que le phénomène est dû à la sécheresse. Pour le vérifier, nous avons décidé en 2021 de demander l’intégration dans notre cahier des charges d’un droit à l’expérimentation pour chaque exploitant » détaille Elsa Matrot, vice-présidente de l’appellation.
Validé par le comité régional de l’INAO (CRINAO), le dossier est monté à Paris et devrait aboutir en juin prochain.
Si la demande est validée, les vignerons pourront planter à une densité de 5 000 pieds/ha, « le minimum de l’appellation Bourgogne, pour limiter la concurrence pour l’eau », irriguer de la fin des vendanges au premier mai, « en dehors de la période végétative », et tester cinq cépages accessoires, « l’aligoté, le melon et le sacy en blanc, le césar et le tressot en rouge ».
Ces essais pourront être cumulés, sans dépasser 5 % de la surface d’appellation de l’exploitation ou 1 hectare.
Comme l’expliquait début février le président du Comité national des Appellations d’Origine relatives aux vins et aux boissons alcoolisées, et aux spiritueux (CNAOV), les vignerons intéressés devront signer une convention avec l’ODG et l’INAO. Elle devrait fixer la durée de l’expérimentation à 5 ans.
Ils signeront aussi un plan de contrôle avec Siqocert, et seront suivi par des techniciens. Elsa Matrot et ses confrères attendent beaucoup de ce dispositif.
« Nous allons enfin avoir les moyens de comprendre l’hécatombe que subit notre vignoble. Avant d’arracher nos porte-greffes, très qualitatifs et résistants au calcaire actif, nous allons aussi essayer de jouer sur le rognage ou la hauteur de palissage ».