e 7 février, le Comité national des Appellations d’Origine relatives aux Vins et aux boissons alcoolisées, et des boissons spiritueuses (CNAOV) de l’INAO a donné aux appellations viticoles (AOP) les moyens de relever le défi de la résilience au changement climatique et de répondre aux nouvelles attentes sociétales.
« Comme nous l’avions fait en 2021 avec les cépages résistants dans le cadre de la directive dite VIFA (variétés d’adaptation à fin d’adaptation), nous permettons aux ODG qui le souhaitent et à tous leurs adhérents d’introduire dans leurs cahiers des charges la possibilité de réaliser des essais de taille, de tester de nouveaux modes de conduite de la vigne, des équipements de protection contre le gel ou la grêle, ou de nouvelles pratiques Å“nologiques » se félicite Christian Paly, président du CNAOV, lors de la présentation à la presse de ce « dispositif d’évaluation des innovations (DEI) ».
« Avec ce dispositif, l’INAO donne des outils aux ODG pour s’inscrire dans la viticulture du 21e siècle » déclare Bernard Angelras, président du groupe de travail « scientifique, technique et innovations » du CNAOV.
A l’instar des VIFA qui doivent être plantées dans la limite de 5 % des surfaces d’une exploitation (hors zone de non-traitement) et de 10 % des assemblages sur une période de 5 ans (renouvelable une fois), ces nouveaux essais s'inscriront dans un cadre respectueux des principes des appellations, notamment le lien au terroir. Ils seront permis à petite échelle et sur une durée donnée, à définir au cas par cas.
Les vignerons souhaitant tester des pratiques innovantes devront s’engager à effectuer des observations, mesures et prélèvements prévus par un protocole défini par un organisme habilité à conduire des expérimentations, désigné par l’ODG.
« Ils signeront une convention avec l’ODG et l’INAO » poursuit Christian Paly. Elle fixera aussi la durée de la période d’évaluation et la date de la clause de revoyure où le bilan de l’évaluation sera réalisé et présenté devant les instances de l’INAO. La durée de l’évaluation dépendra de la condition à évaluer. « Le bilan comprendra une analyse de l’appropriation de ces pratiques à l’échelle de l’appellation permettant à l’issue d’une période définie dans le protocole, soit d’intégrer la pratique de façon pleine et entière, soit de l’encadrer, soit de la rejeter » poursuit Christian Paly.
Des exigences complémentaires seront précisées d’ici le comité national du mois de juin 2023, telles que le nombre maximal d’innovations pouvant être introduites dans les cahiers des charges.