artagé par les liquoreux de Sauternes comme les vins mutés du Roussillon, le constat des vins doux naturels de l’appellation Beaumes-de-Venise est sans appel : les consommateurs adorent les déguster quand ils leur sont proposés, mais ne pensent pas à en acheter après résume Pascal Duconget, le directeur général de l’union coopérative Rhonéa (400 adhérents pour 3 000 hectares de vignes et 12 millions de cols au Sud de la Vallée du Rhône). Premier producteur de l’appellation du Vaucluse avec 3 500 hectolitres produits annuellement (soit 60 % de l’AOC), Rhonéa travaille à redynamiser son VDN en repositionnant ses instants de consommation.
« On développe de nouveaux produits, avec des muscats en vin blanc sec (IGP Vaucluse) et on développe des bouteilles plus axées sur les spirits (ce qui est déjà le cas du Rasteau Hors d’Âge Vintage, et sera bientôt appliqué au Beaumes-de-Venise millésimé) » explique Valérie Vincent. Ayant également lancé un muscat dédié aux cocktails (APSOM, plus concentré en arômes pour supporter une dilution), Rhonéa mise sur un positionnement haut de gamme sur la consommation en apéritif ou en digestif. « Tous les désavantages du Muscat comme vin, l’alcool et le sucre, deviennent un avantage dans l’univers des spiritueux » pointe la directrice commerciale.
En 2023, l’union coopérative travaille désormais à un plan de distribution de ces nouveaux produits. « Une agence analyse actuellement le sujet pour nous proposer de nouvelles façons de travailler la catégorie. Ce sont des clients différents de ceux habituels que nous visons » indique Valérie Vincent. S’éloignant de l’univers habituels des VDN, Rhonéa conserve sa classique bouteille "Origine 1348" pour les réseaux traditionnels demandeurs. Si cette bouteille iconique pourrait être déclinée dans de nouveaux styles, cette forme ancrée doit être conservée pour Valérie Vincent, qui pointe le succès commercial de boissons alcoolisées remises au goût du jour malgré leur packaging ancien (Lillet, Saint-Germain…).