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La distillation avance et la crainte de coupure de gaz recule à Cognac
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Tendance automne-hiver
La distillation avance et la crainte de coupure de gaz recule à Cognac

Si le gouvernement indique que la distillation du cognac ne sera pas prioritaire de facto en cas de coupure de gaz, la filière charentaise est rassurée par la diminution du risque de coupure. Qui concernerait une quinzaine de gros opérateurs au maximum. Une dérogation de la durée de distillation est à l’étude en cas de besoin.
Par Alexandre Abellan Le 05 janvier 2023
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La distillation avance et la crainte de coupure de gaz recule à Cognac
Phoot : En termes énergétiques, « la France aborde l'hiver dans de bonnes conditions compte tenu du contexte » rassure le ministère de la transition énergétique. - crédit photo : BNIC (Benoît Linero)
A

pparu l’an dernier, avec le décret n° 2022-495 du 7 avril, le concept de délestage n’aura pas manqué de faire frissonner les opérateurs du Cognac : imposant un arrêt de la consommation de gaz pour préserver l’approvisionnement du réseau, la perspective de coupure de cycle de distillation pendant l’hiver a de quoi inquiéter parmi les plus importants opérateurs. « À la différence de l'électricité le délestage en gaz ne peut concerner que des gros consommateurs, qui sont prévenus individuellement de la nécessité de réduire leur alimentation, pour une courte période [selon une liste établie par GRDF pour épargner les entreprise pouvant] subir des conséquences économiques majeures en cas de réduction ou d'arrêt de leur consommation de gaz naturel » explique le ministère de la transition énergétique ce 22 décembre, en réponse à une question écrite du sénateur Daniel Laurent (Charente-Maritime - Les Républicains).

Demandant le maintien de l’approvisionnement en gaz pour la production de cognacs, le sénateur Daniel Laurent rappelle qu’« une fois les cycles de distillation lancés, il est impossible de les arrêter. Une quinzaine d'opérateurs a une consommation d'énergie dépassant les 5 GWh/an, quand la consommation moyenne d'un alambic chauffé au gaz est autour de 600 kilowatts heure pour produire un hectolitre d'alcool. »

Sérénité et vigilance

« Notre situation a bien été perçue par les services de l’Etat et nous avons leur écoute et leur accompagnement. Compte-tenu de cette bonne compréhension de la situation et de nos enjeux, nous ne doutons pas que, s’il y avait des difficultés et la nécessité de rationnement ou de délestage, cela se ferait en concertation avec notre filière » indique à Vitisphere le Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC). Préparant par précaution dérogation à la durée légale de distillation (voir encadré), l’interprofession se veut rassurante, sans excès d’optimisme : « le sujet est très sérieux pour nous. Nous pensons que le risque d’une coupure de gaz est moindre aujourd’hui qu’il y a quelques semaines, mais nous restons très vigilants. » Levant une partie des craintes, le message de mise en distillation rapide ayant été bien reçu et appliqué dans la campagne charentaise. « Nos recommandations portaient en priorité sur la nécessité de distiller au plus tôt après les vendanges » rapporte le Syndicat des Maisons de Cognac (SMC).

Économie d’énergie

Car les « difficultés peuvent survenir en fin d'hiver, en cas de pointe de froid important, et si les stockages sont moins remplis, ce qui diminue alors mécaniquement leur capacité d'injection dans le réseau » indique le ministère de la transition énergétique, soulignant qu’« il est important de manière générale pour les entreprises de la filière d'une part d'accélérer les actions d'économie d'énergie et de développement de moyens de chauffage décarbonés ».

En la matière, le BNIC indique mobiliser ses forces vives sur « l’adaptation des brûleurs de nos alambics qui nous permettrait de faire des économies de gaz significatives. Et à plus long terme, la mise en œuvre d’une action de R&D visant à diversifier les sources de chaleur utilisées pour la distillation au-delà de l’usage actuel du gaz, qui enregistre des résultats encourageants. »

Ce que confirme le SMC : « nous encourageons également à la réduction de la consommation d’énergie, notamment avec les changements de bruleurs et toutes solutions techniques pouvant être mises en place à court et moyen termes et bien sûr la R&D à long terme. »

 

 

 

Dérogation en soutien

En cas de nécessité, le BNIC annonce que « nous échangeons actuellement avec l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO) pour prévoir, si nécessaire, d’obtenir une dérogation pour distiller au-delà de la période règlementaire*. Cette dérogation ne serait mise en œuvre qu’en cas d’absolue nécessité et dans le respect strict de nos impératifs qualitatifs qui restent notre priorité. Ce dispositif d’adaptation de la période de distillation devra être prorogé l’année prochaine également si les difficultés persistent sur le plan énergétique, comme cela semble être annoncé. »

 

* : La date butoir étant le 31 mars suivant la récolte.

 


 

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