e vignoble représentant 74 % des 18 300 domaines agricoles certifiés Haute Valeur Environnementale (HVE), « il y a des chiffres qui parlent. On ne peut pas laisser faire les choses » tranche Maxime Toubart, le président du Syndicat Général des Vignerons de Champagne (SGV). Ayant reçu ce samedi 10 septembre le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, sur son stand de la foire de Châlons, le vigneron champenois interpelle l’exécutif sur les délais jugés intenables de l’application de la HVE rénovée. Adoptés ce 30 juin, ces nouveaux critères de notation de la voie A (la voie B "comptable" étant supprimée) seront en vigueur dès ce premier octobre pour les nouveaux certifiés, qui en ont amorcé la démarche avant que la réforme ne soit adoptée (et ne sont parfois pas au courant des nouveaux critères).
« Il faut repousser » plaide Maxime Toubart, pour qui « on ne peut pas changer les règles du jeu et imposer des changements de pratiques aussi vite. Si on veut continuer à impliquer les vignerons, il faut de la concertation » et redescendre au niveau des territoires, que chaque région s’exprime. La filière viticole demande un moratoire d’un an pour pouvoir discuter des divers curseurs pouvant amener à une chute des vignerons certifiés après des années de croissance. Ces points de blocage concernent l’obligation de prendre en compte les traitements insecticides obligatoires contre la flavescence dorée dans le calcul des Indices de Fréquence de Traitement (IFT), l’intégration des domaines bio pour le calcul du désherbage moyen, le manque de souplesse dans la mesure des résidus d’engrais dans les sols et la révision des barèmes sur les haies par rapport aux tailles des parcelles.


« Je ne suis pas contre l’évolution et l’amélioration de HVE pour la renforcer, mais cela demande du travail dans le temps, pour accompagner les entreprises avec des délais acceptables et de la concertation » souligne Maxime Toubart, rapportant que le ministre a conscience des problèmes calendaires posés par cette réforme et doit revenir vers la filière vin.
Le SGV a également profité de la venue du ministre pour alerter sur les enjeux de recrutement (qu’il s’agisse de saisonniers ou de CDI) et de transmission (avec une attente forte sur une loi de défiscalisation), tout en remerciant le ministre pour son soutien sur le déplafonnement du rendement butoir (exceptionnellement pour le millésime 2022).