rès attendus pour soulager des sols viticoles largement en manque d’eau, les orages de ce 16 août ont malheureusement déversé de la grêle dans plusieurs secteurs du vignoble méridional. Déjà lourdement touché par un épisode conséquent de grêle au début du mois de juin, le Gers apparait à nouveau en tête des zones viticoles accusant des dégâts. Le nord du département a été touché.
« Un couloir entre Lagraulet, Gondrin jusqu’à Larroque-sur-l’Osse et Condom a reçu de la grêle à différentes intensités. Les 1ères observations de la matinée font état de vignes bien touchées, mais les dégâts sont hétérogènes », situe Claude Domert, président de la cave de Condom, après avoir fait un tour des parcelles au lendemain de l’orage du 16 août.
Les vignerons ont été surpris, alors que les précisions indiquaient des risques plutôt localisés sur le sud-est du pays. « C’est très difficile à quelques jours des vendanges alors que les sauvignon étaient bien avancés. Il va falloir les rentrer rapidement sous peine de développement de botrytis autour des baies éclatées par les grêlons », reprend Claude Domert.
Sylvain Aubry, vigneron installé sur 50 ha au domaine de Meillan à Larroque-sur-l’Osse, ne peut que constater les dégâts. « Il est tombé 60 mm de pluie en une dizaine de minutes, accompagnés de rafale de grêle qui ont meurtri les grappes de sauvignon, ainsi que les colombard, malbec et merlot. Plus de la moitié de la commune a été touchée. Nous allons faire des prélèvements ce jour-même pour évaluer les niveaux de maturité mais nous savons que les acidités sont encore trop élevées. Nous n’avons pas le choix, nous allons devoir ramasser les sauvignon dès cette semaine », indique le vigneron qui avait déjà eu 5 ha touchés au mois de juin.
Grappe de malbec chez Sylvain Aubry - DR Sylvain Aubry
Il estime que 40 ha de son vignoble ont été endommagés, dont 10 ha qu’il n’aura même pas à vendanger tant les raisins ont été emportés au sol. « Nous préparons la machine dès ce jour, ainsi que le chai. Le malbec et le merlot ne sont pas du tout prêts à être ramassés, nous allons voir ce qui peut être sauvé ou récupéré. Nous allons traiter au cuivre ugni blanc et gros manseng qui doivent arriver plus tard », résume-t-il alors que la traînée de grêle s’est étendue jusqu’aux limites du Lot-et-Garonne.
Plus à l’est, c’est au pied du massif de la montagne noire, entre Aude et Hérault, que d’autres impacts de grêle ont été répertoriés. A Salsigne, au nord de Carcassonne, « des parcelles de syrah et de pinot noir ont été touchées, cela représente 4 à 5 hectares de vignes », relève Marc Dezarnaud, président de la cave du triangle d’or. Les vignes autour du village de Minerve, au nord-ouest de l’Hérault, ont également subi les impacts des grêlons descendus de la Montagne Noire. « Il est trop tôt pour faire un bilan mais il y a des raisins par terre », appuie Michel Agnel, président du groupement de caves Alliance Minervois.
Dans le secteur de Faugères, un peu de grêle semble s’être mêlée aux trombes d’eau, sans toutefois faire de dégâts. Dans le gard, la partie sud du département, dans les secteurs d’Aigues-Mortes et Bellegarde a touché « des syrah qui vont devoir être rentrées plus tôt que prévu », indique le consultant de l’ICV Bernard Genevet. Une trentaine d'hectares seriaient concernée autour de Bellegarde. Des chutes de grêle ont également été répertoriées plus à l’est dans le Var, dans les secteurs de Hyères et Brignoles.
Enfin, dimanche après-midi, un orage violent a éclaté à Chateauneuf-du-Pape, « occasionnant des dégâts sur le centre-sud de l’appellation, certaines parcelles ont été touchées à 100% et ne pourront pas être vendangées », relate Tristan Perchoc, le consultant viticole de l’ICV en charge du secteur.