lors que la récolte se présentait sous de bons augures, l’année culturale des vignerons savoyards a été marquée par le fort épisode de grêle du 5 juin, qui a affecté tout le vignoble de la combe de Savoie, au sud-est de Chambéry. Vignerons et pépiniéristes ont été lourdement impactés et Alexis Martinot, directeur du Syndicat régional des vins de Savoie et du Comité interprofessionnel des vins de Savoie, ajoute que d’autres épisodes de grêle plus ponctuels ont suivi ce précédent. « Depuis le 5 juin, nous avons eu droit à plusieurs petits épisodes très localisés et les bords du lac Leman ont encore été touchés le 4 juillet, avec des parcelles endommagées à 50 %. Au total, nous comptons entre 300 et 400 ha impactés à divers niveaux par les différentes chutes de grêle, dont 180 ha fortement touchés », situe-t-il.
Les points seront comptés au moment de la récolte pour juger précisément de l’ampleur des dégâts mais les acteurs du vignoble se sentent encore à la merci d’évènements climatiques. Les 1ers grains commencent à vérer pour une récolte qui s’annonce qualitativement au rendez-vous-même si les fortes chaleurs printanières ont pu causer « un niveau de coulure assez marqué sur Roussette et Mondeuse », indique Fabien Danjoy, directeur de la cave coopérative du vigneron savoyard. Hormis ce fait notable, mildiou et oïdium n’ont pas posé de difficulté de maîtrise particulière, et c’est surtout le resserrement des stades phénologiques à la faveur des chaleurs de mai et juin qui a pu donner quelques sueurs froides aux viticulteurs.
« Il y a eu beaucoup de travail compacté en très peu de temps, avec un effet de surprise, qui a obligé nos vignerons à courir mais tout le monde est à jour. Ces épisodes de grêle sont d’autant plus dommageables que tout le monde avait très bien travaillé pour un millésime qui s’annonçait sous les meilleurs augures », enchaîne Alexis Martinot.
Autant que la qualité, le vignoble voyait d’un très bon œil les volumes qui s’annonçait au rendez-vous, au lendemain d’une année 2021 « où l’aire d’appellation n’a produit que 83 000 hl contre 112 000 hl en année normale », situe le directeur du syndicat. Les stocks dans les caves se sont amaigris comme peau de chagrin et Alexis Martinot aurait apprécié que les producteurs puissent reconstituer une partie de leur volume complémentaire individuel (VCI), en particulier sur des blancs qui s’annoncent très qualitatifs. « Il y a des tensions pour fournir certains marchés et après deux années de gel et de grêle, la production aurait besoin d’un peu de souplesse dans les rendements pour pérenniser ses marchés. Il ne faut pas que le cadre réglementaire trop strict alimente un sentiment d’injustice », renchérit-il.