mplantée depuis 1952 aux abords du lac du Bourget, la coopérative viticole du Vigneron Savoyard fête cette année ses 70 ans. Cette petite structure (7 000 hl de vin en moyenne), regroupe aujourd’hui 40 adhérents et revendique le titre de 2ème producteur de vins de Savoie, sur 4 crus des deux appellations Savoie et Roussette de Savoie.
La version actuelle du Vigneron Savoyard est le fruit de la fusion, en 2016, des deux coopératives de Chautagne et Apremont, « un mariage de raison qui a permis d’étoffer une offre trop spécialisée dans les blancs à Apremont, et les rouges côté Chautagne », indique Fabien Danjoy, directeur du Vigneron Savoyard.
Mais alors qu’elle est bien implantée sur un marché régional fort, la cave veut développer son maillage commercial de manière plus large.
De la même manière, elle doit faire face à l’enjeu du renouvellement générationnel. « Depuis 2018, une SCIC (société coopérative d’intérêt collectif, ndlr) ‘Les vignes des Alpes’ a été créée afin d’aider les jeunes vignerons à s’installer sur de nouvelles surfaces à travers une démarche solidaire », appuie Fabien Danjoy.
S’il a permis de renforcer une installation déjà amorcée en apportant des terres supplémentaires, cet outil de portage foncier vise « à ne perdre aucune terre pour maintenir le potentiel de production engagé dans la coopérative et accompagner des jeunes, alors que le secteur Chautagne est passé de 220 à 170 ha en dix ans », abonde le directeur.
Cette Scic se veut en outre participative, tous ceux qui le souhaitent pouvant devenir collectivement propriétaire d’un vignoble bio de Savoie, le domaine des Cordulies, pour une mise minimale de 500 €. « Ses premiers souscripteurs sont les salariés, les coopérateurs, les partenaires de la coopérative et les clients du caveau de Chautagne, la démarche trouvant du soutien par sa contribution à la sauvegarde des vignobles de Chautagne et Apremont. 35 0000 € ont déjà été levés », poursuit Fabien Danjoy.
Dans sa volonté d’attraction de jeunes vignerons, l’union coopérative savoyarde ne veut pas se limiter qu’à la seule question foncière. « Nous travaillons depuis un an et demi avec les juristes de la Coopération agricole pour faire évoluer notre modèle vers ce qu’attendent les jeunes, qui ne veulent plus se cantonner au seul apport de raisins, mais être partie prenante dans l’élaboration des vins », invite le directeur. Chaque adhérent pourra donc à l’avenir engager une partie de sa production en apport de raisins, et une autre en prestation de services, pour lui permettre de valoriser ses propres vins.
Une adaptation de l’outil de production apparaît donc incontournable pour atteindre un tel objectif. La cave souhaite investir fortement en ce sens dans les deux ans.