ue l’on y voit un nouveau support d’œuvres d’art, un outil technologique sécurisé s’appuyant sur la blockchain ou un gadget technologique tenant de la bulle spéculative, les ventes d’images numériques certifiées authentiques sous la forme de Jetons Non Fongibles (NFT, pour Non-Fungible Token) se développent à grande vitesse dans les ventes de vin pour les authentifier (et leur donner une dimension plus technophile). Dernier né de ces projets de NFT dans le vin, le site Winechain.co qui se définit comme « la plateforme de NFTs qui connecte les grands domaines aux nouvelles générations de passionnés de vin ». Dévoilée ce 31 mai, cette place de marché ne sera opérationnelle que fin 2022, en vendant des NFT liés à des vins gardés en entrepôt (qui ne seront livrés qu’à la demande du propriétaire). Si elle ne communique pas encore de domaines s’étant adjoint ses services, elle revendique une levée de fonds d’un million d’euros en quelques semaines (le projet datant du mois avril) et le projet d’avoir des entrepôts dans le monde (en France et aux États-Unis).
Le sujet est en réflexion explique à Vitisphere Xavier Garambois, l’un des cofondateurs de WineChain (avec le communiquant Guillaume Jourdan et l'entrepreneur Nicolas Mendiharat). L’ancien directeur général d’Amazon Europe évacue tout désavantage environnemental lié à l’empreinte carbone des NFT, Xavier Garambois indiquant qu’avec une « blockchain Ethereum », le « coût énergétique (et donc écologique) est rapidement décroissant au fur et à mesure que la technologie évolue – à grande vitesse. Nous ne parlons de créer un métaunivers, ici, très lourd en couts énergétiques, mais simplement d’émettre des tokens ». Et d’ajouter qu’avec des échanges de NFT plutôt que de caisses physiques, son dispositif a « nécessairement une emprunte carbone plus faible ».


Même vision à Bordeaux, où le négoce Bouey propose une nouvelle dimension à la campagne des primeurs 2021 avec l’achat d’une caisse de grands crus accompagnée d’un NFT (sont partenaires les châteaux La Tour Carnet, Dauzac, Cantemerle, Pape Clément, Gruaud Larose, Lagrange, Peby Faugères, Lafaurie Peyraguey…). Tenant de « la nouvelle économie 3.0 », cette offre permet de « détenir un titre de propriété virtuel jusqu’à ce que le vin soit élevé et embouteillé » indique le négociant Jacques Bouey dans un communiqué, indique que « sous format digital NFT, les futures bouteilles peuvent faire plusieurs fois le tour du monde, sans empreinte carbone, sans dommages de transports, ni risque de fraude, en s’affranchissant des droits de douane et de taxes locales. »
Entre certificat d’authenticité et édition limitée, les NFT viennent d’être au cœur d’une première vente aux enchères dédiée par le site iDealwine, qui revendique le titre de « leader mondial des enchères en ligne de vin ». Ce 22 mai, la plateforme a mis en vente 10 magnums du château Edmus accompagnés d’étiquettes et NFT dessinés pour l’occasion par le tatoueur Dimitri HK. Le tout a été adjugé 22 413€ euros, « soit plus de 7 fois le montant estimé » avec une offre de conservation en cave et d'authentification des lots. La tendance ne se limite pas aux opérateurs habitués au numérique, même la dernière vente aux enchères de Toques & Clochers de la cave coopérative Sieur d’Arques (ce 21 mai à Limoux) a lancé des NFT pour la vente d’un fût de chardonnay et de mathusalems de crémants.