C’est ce que l’on peut appeller un face à fesse. Baptisée "les obsédés du cru", la cuvée du mas d’Arcaÿ (47 hectares de vignes certifiées Haute Valeur Environnementale) repose sur un packaging malicieux donnant une autre dimension à la blague du vigneron Jean Lacauste, s’amusant de la volonté de l’appellation communale -Saint Drézéry de s’émanciper de l’AOP Languedoc. Représentant deux coteaux viticoles rebondis, l’étiquette "les obsédés du cru" dévoile un tout autre paysage une fois le macaron soulevé. Sous l’adhésif se dévoile un autre profil de croupe.
S’inspirant des jeux adhésifs d’enfant, cette étiquette a fait le choix d’un « dessin élégant, pas scabreux et non genré pour que chacun puisse s’y reconnaître » souligne la vigneronne, Cécile Lacauste, qui souligne que cette étiquette décollable est volontairement discrète (le macaron n’est pas surmonté d’un « tirez ici », il est plus discret, nécessitant d’être remarqué pour être tiré). Conçue avec le fournisseur Autajon, cette étiquette originale entraîne un surcoût non-négligeable (coûtant un euro l’unité, quand le mas d’Arcaÿ paie plutôt 30 centimes par étiquette). Cet assemblage de grenache et de syrah est commercialisé 15 € la bouteille dans le réseau traditionnel.
Lancée en 2020, en plein confinement, la cuvée est commercialisée en France, et trouve son public en Belgique et en Allemagne. Les marchés non/moins-francophones sont aussi intéressées, mais plus pour l’aspect gadget de l’étiquette note Cécile Lacauste. 10 000 cols sont actuellement commercialisés annuellement, la capacité de productino peut croître.
Cécile Lacauste au Corum. Photo : Alexandre Abellan.
La Belle Equipe, c’est avant tout l’histoire de quatre vinificateurs d’une même union coopérative, Vinovalie, qui réunissent dans une cuvée l’identité de chacune des zones de production au sein desquelles ils opèrent dans le Sud-Ouest. Ces quatre œnologues, en charge des 4 sites de vinification du groupe Vinovalie, ont chacun élaboré un vin à partir d’un cépage et d’une parcelle représentatifs de leur terroir de prédilection.
« Issus d’une sélection parcellaire ajustée, un malbec de Cahors, une négrette de Fronton, un braucol de la rive droite du Tarn, vers Rabastens, et une syrah de la rive gauche du Tarn, ont été vinifiés individuellement en vue de créer cette cuvée d’assemblage symbolisant l’union entre les 4 terrains de jeu privilégiés de Vinovalie », détaille Cédric Leleu, en charge du réseau commercial traditionnel pour Vinovalie. Les quatre lurons se sont ensuite retrouvés autour de la table d’assemblage pour valider les proportions de cette association qui détonne volontiers.
Le résultat, La Belle Equipe, est un vin de France 2018 associant le meilleur des terroirs de Vinovalie, mais aussi des hommes qui les mettent en valeur. « Essentiellement distribué sur le marché traditionnel régional, la cuvée a également pris dans d’autres régions où des cavistes ou sommeliers peuvent être friands de ces vins qui sortent des sentiers battus, d’autant qu’on sent un intérêt pour les vins de France, qui apportent de la variété et de la nouveauté dans les types de vins proposés », reprend Cédric Leleu.
Photo : Olivier Bazalge.
Dans un autre style, les vignerons de Saint-Dezery, dans le Gard, mettent en relief toute une symphonie de couleurs pour leur cuvée rosé Cantarel. Cet assemblage syrah-grenache en IGP Cévennes brille de mille feux dans une bouteille bordelaise allongée aux reflets irisés, proposée par le verrier Saverglass. « Il semblerait que cette bouteille soit née d’une erreur de température de cuisson, qui a donné cet aspect si particulier », dévoile Nuria Morales, directrice-œnologue des vignerons de Saint-Dézéry.
Elle a tout de suite fondu pour cette bouteille qui se distingue singulièrement sur les rayonnages et présentoirs. « La cuvée est distribuée au caveau, ainsi qu’auprès de la restauration et de la grande distribution locale, notamment sur la partie littorale. On nous dit que les bouteilles vides sont volontiers réutilisées ! », reprend Nuria Morales.
Revers de la médaille de cette production singulière, un minimum de commande à 60 000 bouteilles fixé par le fournisseur. Les vignerons de Saint-Dézéry se sont donc associés à une autre cave pour passer commande. En sus, les tensions sur les matières premières ont considérablement augmenté le prix de fabrication, qui n’est pas loin d’avoir doublé depuis la 1ère commande.
DR.