omme bon nombre de vins rouges de France, Saumur Champigny a été malmené par les marchés ces derniers temps. Chiffres à l’appui : les sorties de chais sont passées de 78 000 à 60 000 hl de 2017 à 2020. Une baisse principalement imputable aux achats du négoce.
Parallèlement les volumes de récoltes ont joué au yoyo au gré des coups de gel : de 90 000 hl en 2018 à 65 000 en 2017 et 2019 et même 58 000 en 2021.
Mais sur la dernière campagne (2020-2021), les sorties de chais sont reparties à la hausse : + 11 %, à 67 000 hl. Et la tendance se confirme sur les 5 premiers mois de campagne 2021-2022 selon les chiffres interprofessionnels : + 6 %.
L’appellation a souffert de la crise Covid avec la fermeture des restaurants où elle est assez présente, mais aussi en grande distribution où les consommateurs ont opté en 2020 pour des premiers prix. Plus de la moitié des volumes sont commercialisés via ce segment, qui a repris des couleurs en 2021. L’appellation y a progressé de 3 %, soit des ventes de 35 000 hl. Même chose pour les ventes au négoce qui ont crû de 4 % depuis le début de campagne. Avec un cours en hausse de 7 %.


“Notre stock est en baisse ; il est aujourd’hui de 16 mois de commercialisation. Donc on est assez serein”, souligne la présidente de l’appellation Amélie Neau. “Le travail sur l’adéquation entre la production et le commerce porte ses fruits”.
Comme d’autres AOC d’Anjou-Saumur, Saumur Champigny travaille depuis trois récoltes pour adapter le niveau de rendement aux besoins. “Il y a eu une bonne prise de conscience chez les producteurs. Ça contribue à la valorisation et au dynamisme de l’appellation”.
Reste un secteur à travailler : l’export. L’appellation y est peu présente comme les autres AOC rouges de la Loire. “Il faut qu’on travaille ce sujet avec les autres cabernets francs du Val de Loire, Chinon, Saint-Nicolas de Bourgueil… Nos vignerons vendent leurs vins ici ou là : aux Etats-Unis, au Canada, en Asie, en Amérique du Nord, en Russie… Il faut aussi qu’on travaille le sujet des vinifications adaptées aux marchés export”.