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Plusieurs façons de redonner vie aux sols vignerons
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Agronomie
Plusieurs façons de redonner vie aux sols vignerons

A l’initiative de la Chambre d’agriculture de l'Aude, le directeur de Célesta-Lab s’est rendu dans les parcelles de plusieurs viticulteurs pour les aider à améliorer la fertilité de leurs sols. [Erratum de la rédaction : dans une première version de cet article, un produit de l’entreprise Frayssinet était mentionné sans fondement, nous tenons à apporter nos excuses auprès de l’entreprise et à ses clients pour cet impair.]
Par Marion Bazireau Le 14 mars 2022
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Plusieurs façons de redonner vie aux sols vignerons
Avant de rentrer dans la fosse, Thibaut Déplanche teste la compaction du sol de la parcelle de chardonnay d'un viticulteur. - crédit photo : Marion Bazireau
L

’an passé, Baptiste Faure a épandu l’équivalent de 800 kg/ha d’un engrais organique dans une de ses parcelles de chardonnay, en IGP Pays d’Oc, plantée en 2012 à Ouveillan.

Tout en rafraîchissant au couteau le profil cultural creusé à la pelle par le viticulteur dans un bout de ses rangs, le directeur de Celesta-Lab Thibaut Déplanche lui ce 10 mars que ce n'était pas la meilleure stratégie. « Si tu voulais augmenter la teneur de ton sol en potasse, du sulfate aurait suffi. Et pour la matière organique, comme ton sol est dégradé, le mieux serait que tu plantes des couverts végétaux ou que tu apportes des amendements organiques de façon massive ».

De part et d’autre de la fosse, une quinzaine de viticulteurs de l’Ouest de l’Aude profitent de ses conseils. La moitié fait partie du groupe Dephy Ouest Audois animé par Sandra Bennamane, chargée de mission viticulture durable à la Chambre.

120 tonnes de compost pour 1 point de matière organique

« Il faut environ 120 tonnes de compost par hectare pour gagner 1 point de matière organique, poursuit Thibaut Déplanche. Si tu es satisfait de ton rendement, tu peux rester comme ça. Mais si un jour tu souhaites passer en bio, faire baisser ta facture d’azote ou arrêter d’irriguer tu n'auras pas le choix ».

Ce qui fait surtout tiquer l’agronome, ce sont les mottes compactes et recouvertes de mousse qu’il voit sur la première couche. « Normalement la mousse dégrade le matériau parental. Si tu en as en surface c’est qu’elle se croit sur du rocher. Si tu veux semer il faudra passer un coup de cadre à l’automne ».

Thibaut Déplanche prélève du sol 10 cm plus bas et l’écrase facilement entre son pouce et son index. « Là c’est beaucoup plus poreux avec davantage de matière organique ». Il retrouve cette structure et une couleur quasi identique sur les 1,70 mètres de la fosse. « Ta matière organique est très diluée. C’est bien pour le stockage du carbone mais ce n’est pas forcément très utile à la vigne » explique-t-il à Baptiste Faure.

Peu de vers de terre

Heureusement, des racines sont présentes jusqu’au fond de la fosse. Comme la parcelle est irriguée au goutte-à-goutte, elles sont principalement situées sous le rang. « Elles n’ont pas de poils absorbants mais c’est normal vue la saison. Je suis davantage surpris par le peu de vers de terre. Ils se répartissent bien sur toute la profondeur mais à l’idéal il faudrait trouver cinq galeries sur un carré de 10 cm de côtés dans les 20 à 30 premiers centimètres du sol ».

Régulièrement Thibaut Déplanche se saisit d’une bouteille dans laquelle il a mis de l’acide chlorique pour tester la teneur en calcaire du sol. A chaque fois qu’il en verse, le sol mousse, preuve qu’il en contient beaucoup, et que le choix du porte-greffe à son importance. Ici, le vigneron a opté pour le SO4.

Sans surprise, le sol est plus dur sous le passage des roues. « Je sens aussi une barrière physique sur tout l’inter-rang à environ 60 cms de profondeur ». C’est à ce niveau que le viticulteur a défoncé son sol avant la plantation. « Il est trop tard pour faire quoique ce soit, aucun outil n’y remédiera » regrette Thibaut Déplanche.

Focus sur les couverts végétaux

Tout le monde remonte en voiture et prend la direction de Bize-Minervois. Le groupe s’arrête au bord d’une parcelle de viognier plantée par Mathieu Cathala. Ce dernier a semé 3,5 kg/ha de moutarde, 80 kg de féverole, et de la phacélie en août dernier, avant les vendanges.

En suivant la méthode MERCI 4 jours avant la formation, le viticulteur a estimé un apport de 4,3 tonnes par hectare de matière organique et un piégeage de 105 kg d’azote. « Tout est en fleur et tu peux le broyer et l’enfouir pour restituer les éléments au sol » lui annonce Thibaut Déplanche.

L’année prochaine, il lui conseille de semer davantage de févérole et moins de moutarde. La phacélie ne s’est pas bien implantée partout. « C’est dommage car c’est un très bon bouche-trou pour les adventices » indique le formateur.

A l’aide d’une tige pénétrométrique, il remarque que le sol est compact à partir de 10 cm. En arrachant le couvert, il voit d’ailleurs que les racines fourchent. « Un coup de fissurateur réglera le problème » assure-t-il à Mathieu Cathala, tout ouïe, et réfléchissant déjà à la destruction de son couvert avant la pluie annoncée pour le weekend.

 

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mercery Le 14 mars 2022 à 21:07:37
je suis fabricant de tapis de sol sous les ceps et je pense apporter beaucoup en isolant la lumiere au sol
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